ZFE : l’État autorise Marseille, Strasbourg et Rouen à laisser circuler les véhicules Crit’Air 3

L’interdiction des véhicules Crit'Air 3 a été reportée à Marseille, Strasbourg et Rouen mais elle est maintenue à Paris et Lyon où des dépassement régulier des seuils réglementaires de NO2 sont régulièrement constatés. ©Shutterstock

Publié le 19/03/2024

4 min

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Les métropoles de Marseille, Strasbourg et Rouen, où la qualité de l’air s’est améliorée, pourront choisir de laisser circuler les véhicules Crit’Air 3 dans leurs zones à faibles émissions (ZFE) au-delà du 1er janvier 2025, a annoncé le 19 mars le ministère de la Transition écologique (MTECT) à l’issue du comité national de l’air. 

Par la rédaction, avec AFP

 

En 2025, l’ensemble des agglomérations de plus de 150 000 habitants devront avoir instauré leurs ZFE. Depuis le 1er janvier 2024, en application de la loi climat et résilience, et pour améliorer la qualité de l’air et la santé publique, les véhicules fonctionnant au diesel, immatriculés entre 2001 et 2005 (vignettes Crit’air 4) n’ont plus le droit de circuler dans les zones à faibles émissions de certains métropoles françaises qui ne respectent pas les normes de qualité de l’air. Au 1er janvier 2023, ce sont les véhicules Crit’air 3 qui sont interdits mais l’amélioration de la qualité de l’air dans certaines agglomérations qui ne sont plus en dépassement régulier des normes de qualité de l’air « leur laisse plus de flexibilité pour appliquer ou non cette interdiction »  a souligné le ministère. La moyenne provisoire de la qualité de l’air 2023 sur les agglomérations métropolitaines de plus de 150 000 habitants, de « de 24 μg/m3, est inférieure à celle de 2022 (26 μg/m3) ».

26 % des voitures sont des Crit’Air 3 ou plus dans les ZFE

L’objectif  des ZFE est de limiter la pollution du transport routier, première cause d’émissions d’oxydes d’azote en France (44 %), et qui génère environ près de 47 000 décès prématurés liés aux particules fines et aux oxydes d’azote émis par les véhicules routiers selon Santé publique France. Au 1er janvier 2023, parmi les 43 agglomérations métropolitaines de plus de 150 000 habitants, cinq sont des « territoires ZFE » (Paris, Lyon, Marseille, Rouen, Strasbourg) car elles dépassent régulièrement les limites réglementaires. Les autres, soit 37 agglomérations, sont des territoires dits « de vigilance », c’est-à-dire respectant les seuils définis, mais avec une concentration régulièrement supérieure aux valeurs recommandées par l’OMS. À noter que l’agglomération de Saint-Nazaire est la seule à respecter régulièrement les normes. « Dans les cinq territoires ZFE, 26 % des voitures sont Crit’Air 3 ou plus » indique dans une note le service statistique du MTECT et dans les 37 territoires de vigilance la part des véhicules représentent quasi 29 % du parc. « Au 1er janvier 2023, 4,7 millions de voitures particulières sont détenues par les résidents des cinq territoires ZFE » indique le ministère qui précise que « 40,6 % relèvent de la vignette Crit’Air « zéro émission » ou Crit’Air 1 ». Dans les territoires de vigilance, le parc est estimé à 6,9 millions de voitures particulières, dont 36,1 % relèvent de la vignette Crit’Air « zéro émission » ou Crit’Air 1. Parmi ces territoires, « six ont déjà mis en place des ZFE avec des calendriers annoncés de restrictions progressives de circulation » note le ministère.

L’interdiction des véhicules Crit’Air 3 reportée dans certaines villes

Marseille, Strasbourg et Rouen devaient poursuivre la mise en place de leurs ZFE en interdisant la circulation des voitures diesel de plus de 14 ans et à essence de plus de 19 ans (vignette Crit’Air 3). Mais ces trois villes sont passées en 2023 en dessous des seuils réglementaires de qualité de l’air. Cela leur permet, si elles le souhaitent, d’éviter cette mesure d’extension qui aurait concerné un grand nombre d’automobilistes (21 % des voitures en circulation en 2023). La métropole d’Aix-Marseille-Provence avait déjà annoncé début février que l’extension de la ZFE était reportée sine die. La métropole de Rouen a confirmé mardi qu’elle ne mettrait pas en place l’interdiction des Crit’Air 3, se félicitant de ses « efforts » qui ont permis d’améliorer la qualité de l’air et de repasser sous les seuils réglementaires. En revanche, l’interdiction stricte des véhicules Crit’Air 3 est jusqu’ici bien prévue pour le 1er janvier 2025 dans la métropole de Strasbourg, qui pratique déjà une interdiction « pédagogique » (sans sanction) depuis le 1er janvier 2024. Seules les ZFE de Paris et Lyon sont encore tenues de limiter la circulation des véhicules Crit’Air 3 au 1er janvier 2025.