UE : 90 % de réduction des émissions, une trajectoire « atteignable » soumise aux incertitudes politiques et de marchés

Climat
26/09/2025
11 min
L'Union européenne se fixe un objectif ambitieux : réduire ses émissions de 90 % d'ici 2040. Une trajectoire ambitieuse, mais qui dépend d'une mise en œuvre rigoureuse des technologies décarbonées et d'un cadre politique stable. Entre incertitudes économiques et turbulences politiques, la route reste semée d'embûches. ©Shutterstock

Le 4 juillet 2025, la Commission européenne a proposé une révision majeure de la loi climat de l’Union, avec un objectif de réduction nette de 90 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) à l’horizon 2040, par rapport aux niveaux de 1990. Ce jalon s’inscrit dans la trajectoire déjà fixée par le pacte vert européen : une baisse d’au moins 55 % d’ici 2030 et la neutralité carbone en 2050. « Toutes les solutions bas carbones devront être mobilisées » selon la Commission européenne : énergies renouvelables, nucléaire, géothermie, hydroélectricité, mais aussi technologies de capture et stockage du carbone (CCS), ou encore crédits carbone internationaux. Bruxelles continue de pousser pour trouver un point d’équilibre alors que plusieurs pays dont la France réclament davantage de garantir pour réviser à la hausse cet objectif.

 

Par Laura Icart

Selon l’évaluation publiée en mai 2025 des plans nationaux énergie-climat (Pnec), l’Union européenne est en passe d’atteindre environ – 54 % d’émissions d’ici 2030, sous réserve d’une mise en œuvre intégrale des mesures existantes. En 2023, le continent avait déjà réduit ses rejets de 37 % par rapport à 1990. « Cette cible suit les recommandations d’experts, mais il n’y a pas encore de déclinaison sectorielle ni nationale » indique à Gaz d’aujourd’hui Esteban Drouet, analyste énergie chez Enerdata et auteur de l’étude. La Commission prévoit une réduction de 90 % d’ici 2040, dont un minimum de 87 % domestique et au maximum 3 % via les crédits internationaux (article 6 de l’accord de Paris). « La Commission parle de crédits internationaux de haute qualité, mais on ne sait pas encore ce que cela recouvre précisément » précise Esteban Drouet. « Il faut limiter ces crédits. Ils ne doivent pas se substituer à des efforts intra-européens » ajoute Quentin Bchini, responsable du département recherche à Enerdata. « Ce que montre...

Cet article est réservé aux abonnés de Gaz d'aujourd'hui, abonnez-vous si vous souhaitez lire la totalité de cet article.

Je m'abonne

Vous aimerez aussi