Tracer la route d’une « dorsale hydrogène » européenne

Publié le 24/07/2020

3 min

Publié le 24/07/2020

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Un peu plus d’une semaine après la publication par la Commission européenne de sa stratégie hydrogène, 11 gestionnaires d’infrastructures gazières opérant dans neuf États membres ont proposé , le 21 juillet, un plan pour créer une « dorsale hydrogène » en Europe. Une brique de plus dans la quête de neutralité climatique de l’UE. 

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui 

 

Se servir des infrastructures gazières existantes pour construire un  réseau transnational pour transporter de l’hydrogène : c’est tout l’objet du plan et de la proposition faite par  Enagás, Energinet, Fluxys Belgium, Gasunie, GRTgaz, Net4Gas, OGE, Ontras, Snam, Swedegas et Teréga dans le cadre d’une étude menée par le cabinet Guidehouse qui montre que « [leurs] infrastructures gazières existantes peuvent être adaptées pour transporter l’hydrogène à un coût abordable » indique le communiqué. Une idée déjà évoquée le 8 juillet par la commissaire européenne chargée de l’énergie Kadri Simson dans les colonnes du Financial Times : « Les vastes infrastructures gazières de l’Europe peuvent être modernisées et à l’épreuve du temps pour transporter de l’hydrogène sur une journée à travers l’UE. » Une solution qui permettrait à la fois à l’Europe «d’atteindre sa neutralité climatique en 2050  avec des coûts réduits pour le consommateur final », tout en développant « de l’hydrogène à grande échelle en Europe » souligne Dominique Mockly, président et directeur général de Teréga, l’un des deux opérateurs français engagés dans ce projet.

6 800 kilomètres d’ici 2030

Selon l’étude, un réseau européen dédié serait progressivement mis en service à partir de 2025 et pourrait atteindre 6800 kilomètres d’ici 2030, « reliant différentes vallées de l’hydrogène en Europe » précise le communiqué. Le réseau pourrait quadrupler en une décennie pour atteindre 23 000 kilomètres à l’horizon 2040 et serait constitué « à 75 % de canalisations existantes de gaz naturel converties pour accueillir de l’hydrogène pur et de 25 % de nouvelles canalisations » indique le communiqué qui précise qu’à terme « un réseau dédié au transport de l’hydrogène et un réseau pour le transport du gaz » pourraient voir le jour. Une dorsale qui doit permettre de transporter de l’hydrogène d’un lieu de production à un bassin de consommation rapidement et à des coûts acceptables.

Un coût « limité » mais encore approximatif

Entre 27 et 64 milliards d’euros d’investissement seront nécessaires pour créer ce réseau. Un coût « bien inférieur » à celui exigé par « un réseau entièrement neuf et modeste au regard des coûts globaux à consentir pour le développement de la production et des usages de l’hydrogène bas carbone et renouvelable » notent les porteurs de projets. Autre coût affiché par les gestionnaires d’infrastructures, celui par kilo d’hydrogène pour 1 000 km, évalué entre 0,09 et 0,17 euro. Cependant, l’étude reconnaît une estimation « relativement large ». En cause, selon eux, « l’incertitude liée au coût des compresseurs dépendant des lieux de leur implantation ».

Les Onze qui souhaitent étendre cette idée de « dorsale gazière » à toute l’UE espèrent que d’autres gestionnaires d’infrastructures gazières rejoindront leur plan.

(c) GRTgaz.