Le terminal méthanier flottant de TotalEnergies « démobilisé » au Havre

Approvisionnement
25/11/2025
3 min

À la demande de la justice, le géant français  des hydrocarbures TotalEnergies va « démobiliser son terminal méthanier flottant du Havre« , installé après la crise énergétique de 2022 pour  fournir la France et l’Europe en gaz, mais qui n’est plus utilisé depuis plus d’un an.

Par la rédaction, avec AFP

TotalEnergies plie bagage au Havre. « Les conditions d’approvisionnement en gaz de la France et de l’Europe s’étant désormais stabilisées« , la compagnie constate que le terminal méthanier flottant du Havre n’est plus aujourd’hui nécessaire, comme en témoigne son absence d’utilisation et comme l’a constaté le tribunal administratif de Rouen dans sa décision du 16 octobre 2025, a indiqué ce 25 novembre  le groupe français dans un communiqué.

Un « filet de sécurité » devenu superflu

Le Cape Ann avait été déployé en urgence fin 2023, dans le sillage de la crise énergétique déclenchée par la guerre en Ukraine. La quasi-interruption des livraisons de gaz russe avait provoqué, à l’époque, une flambée des prix et une course mondiale aux capacités de regazéification. « Nous avons agi dans un contexte d’extrême tension, où la sécurité d’approvisionnement de l’Europe était en jeu. Ce terminal a constitué un filet de sécurité stratégique, mis à disposition de la France sans subvention publique », insiste TotalEnergies. Mais le paysage énergétique a profondément évolué depuis. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) anticipe désormais une surabondance de GNL sur les marchés internationaux, portée par l’arrivée massive de nouveaux projets américains et qataris. « La situation est à l’opposé de celle de 2022 : l’Europe dispose aujourd’hui de capacités excédentaires de regazéification, tandis que la demande industrielle reste atone », analyse un expert du marché gazier.

Les associations obtiennent gain de cause

Le terminal méthanier avait en effet suscité une forte opposition d’organisations écologistes, qui dénonçaient un équipement incompatible avec les objectifs climatiques. Après deux ans de bataille judiciaire, elles ont obtenu gain de cause : pour le tribunal, l’infrastructure ne se justifie plus, la menace de pénurie ayant disparu.

L’État prépare la suite

Suite à la décision de justice, Bercy confirme qu’un arrêté mettant fin à l’exploitation va être pris. L’État accompagnera le départ du terminal « dans les meilleures conditions » et en concertation avec les acteurs locaux. Le départ du Cape Ann ne devrait pas entraîner de tensions sur les capacités existantes. Les terminaux méthaniers de Dunkerque, Montoir-de-Bretagne et Fos fonctionnent actuellement « largement en dessous de leur plafond ».

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