Le gestionnaire du réseau électrique RTE prévoit un hiver sous « vigilance particulière » en matière de sécurité d’alimentation, confirmant ses prévisions du printemps, alors que la crise sanitaire continue d’affecter le calendrier de maintenance du parc nucléaire, a-t-il indiqué ce lundi 22 novembre lors d’une conférence de presse. Même si « les risques de tension demeurent ainsi relativement faibles d’ici à la fin d’année 2021 », ils pourraient être « plus élevés » au cœur de l’hiver.

Par la rédaction, avec AFP

RTE table dans un premier temps, jusqu’à la fin de l’année, sur un « risque de tension relativement faible », mais prône plus de prudence pour janvier et février, période la plus exposée à des coups de froid et qui serait « la plus affectée par des allongements éventuels des arrêts du parc nucléaire » explique le gestionnaire dans une note d’analyse.

Une vigilance renforcée

Plusieurs paramètres permettent d’expliquer la vigilance particulière sur la sécurité d’alimentation en électricité pour la période hivernale selon RTE qui relève une consommation électrique qui s’est redressée mais reste légèrement inférieure à la situation d’avant la crise pandémique, un parc de production nucléaire dont la disponibilité reste basse, « à un niveau similaire à celui de l’hiver dernier ». RTE ajoute que les confinements successifs ont décalé sur la période hivernale la maintenance de certains réacteurs dont l’arrêt vient s’ajouter à ceux liés aux visites décennales prévues de longue date. « En 2021, on a un programme de maintenance du parc nucléaire qui est toujours assez chargé », a souligné Thomas Veyrenc, directeur stratégie et prospective de RTE. En début d’année prochaine, « il faut s’attendre à une disponibilité du parc nucléaire plus faible que la moyenne historique », a-t-il poursuivi, précisant toutefois que ces éléments avaient été anticipés par RTE.

Un nouveau dispositif de diagnostic mensuel

Afin d’anticiper de manière précise les éventuels risques sur la sécurité d’approvisionnement, un nouveau dispositif de diagnostic mensuel de la sécurité d’approvisionnement viendra affiner ces prévisions et RTE annonce déjà deux actualisations qui « feront référence » pour les deux premiers mois de l’année 2022. Elles sont attendues « fin décembre ou début janvier », puis « fin janvier », a précisé Thomas Veyrenc. « Plus on s’éloigne vers janvier-février, plus on commence à avoir de l’incertitude sur un certain nombre de paramètres qui sont maintenant très importants : la température, le vent mais également la disponibilité de notre parc de production, et notamment du parc nucléaire. » Cela va permettre à RTE de mieux appréhender l’équilibre offre-demande, avec un calendrier plus précis sur les arrêts de réacteurs liés à la maintenance, et avec des prévisions météorologiques plus fiables sur la température et sur les conditions de vent, alors que les énergies renouvelables grandissent dans la balance énergétique. « Le parc thermique à flamme (gaz et charbon plus marginalement) présente également une bonne disponibilité » a également souligné RTE.

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