Quatre infos à retenir cette semaine

En Bref...
21/09/2025
9 min
  • La semaine dernière, l’actualité énergétique et climatique européenne et mondiale est déjà tournée vers la COP 30, avec l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle « sur le point de s’effondrer » selon le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. Dans un rapport, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime que le taux moyen de déclin de la production des gisements de pétrole et de gaz s’est considérablement accéléré à l’échelle mondiale. En France, place à l’économie circulaire avec la pose de la première pierre de l’unité de méthanisation de Gennevilliers (Hauts-de Seine) dédiée exclusivement à la valorisation des biodéchets. Régions de France et Natran ont annoncé le renouvellement de leur coopération pour renforcer la transition énergétique dans les territoires.

Par la rédaction, avec AFP

Biodéchets : une première pierre pour la future plus grande unité de méthanisation d’Île-de-France

Le Syctom, syndicat chargé de la gestion des déchets ménagers en Île-de-France, le Sigeif et Paprec, numéro trois français des déchets et de la valorisation énergétique, se sont réunis pour poser la première pierre de la future unité de méthanisation située sur le port de Gennevilliers, qui permettra de transformer les déchets alimentaires des Franciliens en gaz vert et en fertilisants naturels, contribuant ainsi à l’atteinte des objectifs climatiques et énergétiques du territoire. « Ce projet est bien plus qu’une unité de traitement des déchets. Il est le symbole de l’ambition de notre territoire à devenir un acteur majeur de la transition énergétique » explique le président de la métropole du Grand Paris, Patrick Ollier, soulignant ainsi l’importance de cette initiative pour l’avenir énergétique de la métropole. D’ici 2027, l’unité de biométhanisation de Gennevilliers pourra traiter 50 000 tonnes de déchets alimentaires par an. Le résultat : 25 000 MWh de biométhane injecté dans le réseau de distribution de gaz de GRDF, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 5 000 foyers. Parallèlement, l’unité produira 43 000 tonnes de digestat, un fertilisant naturel qui nourrira chaque année plus de 2 000 hectares de terres agricoles franciliennes, substituant ainsi les engrais chimiques et soutenant une agriculture durable. « Ce projet ambitieux incarne notre engagement pour une gestion durable des déchets, la souveraineté énergétique et l’économie circulaire. C’est un pas de plus vers un avenir plus sobre et plus responsable« , a déclaré Corentin Duprey, président du Syctom. « Les énergies renouvelables en Île-de-France ne se résument pas aux panneaux solaires ni à quelques éoliennes. La géothermie chauffe déjà près d’un million d’habitants, plus de 64 projets de méthanisation sont soutenus sur tout le territoire et les réseaux de chaleur continuent de se développer » a déclaré la présidente de la région Valérie Pécresse.

Déclin des champs pétroliers et gaziers : un défi majeur pour l’approvisionnement mondial selon l’AIE

Selon un nouveau rapport de l’AIE publié le 16 septembre, le taux moyen de déclin de la production des gisements de pétrole et de gaz s’est considérablement accéléré à l’échelle mondiale, en grande partie en raison d’une dépendance accrue à l’égard des ressources de schiste et des ressources offshore profondes, ce qui signifie que les entreprises doivent redoubler d’efforts pour maintenir la production aux niveaux actuels. Le taux de déclin le plus faible observé après le pic est de 1,8 %, tandis que l’Europe, qui compte une très forte proportion de gisements offshore, affiche le taux de déclin le plus élevé, à 9,7 %. Selon l’AIE, sans investissements continus, la production mondiale de pétrole diminuerait de l’équivalent de la production combinée du Brésil et de la Norvège chaque année, soit près de 5,5 millions de barils par jour. « Seulement une petite portion des investissements en amont est dédiée à répondre à la demande croissante, tandis que près de 90 % de ces investissements servent uniquement à compenser la perte de production des champs existants », explique Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE. Ces taux de déclin, qui varient de 2 % par an dans les super géants du Moyen-Orient, tandis que les champs offshores plus petits en Europe déclinent en moyenne de plus de 15 % par an, posent un défi considérable pour maintenir les niveaux de production actuels. En 2010, un arrêt total des investissements aurait entraîné une baisse de 3,9 millions de barils par jour, contre 5,5 millions aujourd’hui. En parallèle, la production de gaz naturel chute de 270 milliards de mètres cubes par an, un chiffre équivalent à la production totale de gaz de toute l’Afrique. Pour maintenir la production actuelle jusqu’en 2050, l’AIE estime qu’il faudrait découvrir et développer chaque année 10 milliards de barils de pétrole et 1 000 milliards de mètres cubes de gaz, des volumes proches des découvertes annuelles récentes. De même, il faudrait plus de 45 millions de barils par jour de pétrole et près de 2 000 BCM de gaz provenant de nouveaux champs conventionnels d’ici 2050 pour maintenir la production aux niveaux actuels. Cela équivaudrait à ajouter la production totale de pétrole et de gaz des trois premiers producteurs réunis.

Climat : l’objectif 1,5 °C « sur le point de s’effondrer« 

L’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle est « sur le point de s’effondrer« , a alerté le 19 septembre le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, craignant que les nouveaux plans attendus d’ici la COP 30 ne soient pas à la hauteur. Les objectifs climatiques pour 2035 des pays signataires de l’accord de Paris, aussi appelés « contributions déterminées au niveau national » (NDC en anglais), étaient initialement attendus il y a plusieurs mois. Mais les incertitudes liées aux tensions géopolitiques et aux rivalités commerciales ont ralenti le processus. À moins de deux mois de la COP 30 au Brésil, les nouveaux plans de dizaines de pays tardent à être annoncés, notamment ceux de la Chine et de l’Union européenne, puissances considérées comme des pivots dans l’avenir de la diplomatie climatique. « Nous avons absolument besoin que les pays arrivent (…) avec des plans d’action climatiques totalement alignés avec l’objectif de 1,5 °C, qui couvrent toute leur économie et toutes les émissions de gaz à effet de serre, a déclaré le secrétaire général lors un entretien avec l’AFP. Et je suis inquiet qu’à l’issue de ces efforts, nous obtenions une série de NDC qui ne soient pas à la hauteur de cet objectif. Je pense que cet objectif est sur le point de s’effondrer et c’est une raison supplémentaire à ce moment précis pour mettre toute la pression possible pour obtenir des contributions déterminées au niveau national acceptables. » Ce n’est pas une raison de « paniquer« , mais si elles ne correspondent pas aux besoins il faudra « mettre autant de pression possible pour corriger au plus vite », a-t-il plaidé. Contenir le réchauffement de la planète à + 1,5 °C par rapport à l’ère pré-industrielle (1850-1900) est l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris de 2015. Mais de nombreux climatologues conviennent que ce seuil sera très probablement atteint avant la fin de cette décennie, la planète continuant à brûler toujours plus de pétrole, de gaz et de charbon. Le climat est déjà en moyenne 1,4 °C plus chaud aujourd’hui, selon l’observatoire européen Copernicus.

Régions de France et Natran renouvellent leur coopération pour une transition énergétique ancrée dans les territoires

Carole Delga, présidente de Régions de France, et Sandrine Meunier, directrice Générale de Natran, ont signé ce jour le renouvellement de leur partenariat pour la période 2025-2027, consolidant ainsi leur engagement commun face aux enjeux cruciaux de la transition écologique. Dans un contexte où la planification énergétique, la décarbonation et la réindustrialisation sont des priorités stratégiques pour les régions, cette alliance s’inscrit comme « un levier essentiel pour répondre aux défis à venir » indique Carole Delga. En particulier, les deux acteurs entendent renforcer leur coopération autour de la gestion de la planification énergétique, des comités régionaux de l’énergie, du développement des gaz renouvelables et de la logistique pour l’hydrogène (H₂) et le CO₂. « Les réseaux de transport de gaz naturel et renouvelable sont au cœur des enjeux de souveraineté énergétique », a souligné Carole Delga, précisant que ces infrastructures jouent un rôle clé dans la transition énergétique décentralisée, adaptée aux spécificités et aux potentiels de chaque région. De son côté, Sandrine Meunier a insisté sur l’importance de cette collaboration, déclarant : « Nous sommes fiers de renouveler notre partenariat avec Régions de France, un gage de confiance réciproque pour bâtir un avenir énergétique durable, ancré dans les réalités du territoire. » Natran s’est fixé cinq objectifs majeurs dans son nouveau projet d’entreprise pour 2030 présenté en janvier dernier. D’ici la fin de la décennie, l’entreprise entend consacrer plus de 50 % de ses investissements annuels à la transition énergétique, multiplier par cinq le volume des gaz renouvelables dans les réseaux mais aussi faire émerger plus de 1 000 km de réseaux H₂ et CO2 en Europe. En France, 97 sites (sur 771) injectent sur le réseau de Natran, pour une capacité installée de quasi 3 TWh.

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