Pyrogazéification : 49 projets déposés dans la cadre de l’appel à manifestation d’intérêt

Publié le 21/06/2022

4 min

Publié le 21/06/2022

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Valoriser nos déchets solides en gaz renouvelables et bas carbone, c’est la promesse de la pyrogazéification qui se développe progressivement en France. Selon GRTgaz, cette filière pourrait atteindre une trajectoire réaliste de près de 90 TWh à horizon 2050. Ce matin, le gestionnaire de transport a annoncé que 49 projets avait été déposés dans la cadre de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) organisé du 28 février au 29 avril.

 

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

«C’est un véritable succès, les porteurs de projets se sont fortement mobilisés. Il confirme la dynamique de la filière pyrogazéification pour injection dans les réseaux au service de la souveraineté énergétique» s’est réjoui le directeur général de GRTgaz Thierry trouvé, dans un communiqué le principal gestionnaire de transport des réseau gaziers GRTgaz, évoquant les 49 projets déposés dans le cadre de l’AMI dédié à la pyrogazéification pour injection. Cette technologie prometteuse est en pleine émergence dans notre pays. Elle consiste à transformer en chaleur et/ou électricité ou gaz de synthèse injectable dans les réseaux des résidus solides non recyclables du type bois usé, plastiques non recyclés, résidus de scierie ou de combustibles solides de récupération, en les chauffant à haute température (entre 800 et 1500 °C), avec peu (ou pas) d’oxygène, soit de convertir 70 à 80 % de la biomasse en énergie réutilisable.

Une filière qui arrive à maturité

Transversale et répondant aux enjeux de l’économie circulaire, la pyrogazéficiation apparaît comme « très pertinente » pour de nombreux acteurs en visant un type de déchets peu ou pas valorisés jusque-là. C’est le cas pour la filière gazière qui y voit là un gisement conséquent pour atteindre son objectif de 10 % de gaz vert en 2030 et 100 % à horizon 2050. C’est également le cas des collectivités et des élus qui y voient une alternative à l’enfouissement ou à l’incinération de ces matières, deux actions souvent coûteuses pour les collectivités locales et qui, en plus, leur permet de fournir à leurs administrés du gaz vert produit localement.

Passer à une échelle industrielle et commerciale

Cet AMI lancé dans le cadre des travaux du comité stratégique de filière « nouveaux systèmes énergétiques » et piloté par GRTgaz avait pour objectif de « d’établir un état des lieux de la filière, de recenser les projets français, consolider et partager une vision de la filière auprès des pouvoirs publics et des parties prenantes ». Tous les projets étaient potentiellement concernés, qu’ils soient encore au stade d’études préliminaires ou en développement. Seule condition : qu’il soit prévu une injection dans les réseaux gaziers. En deux mois, c’est donc près de 49 porteurs de projets qui ont répondu à l’AMI et déposé un projet. En octobre, GRTgaz avait évoqué lors d’un point sur la filière une quinzaine de projets en cours de développement et une quinzaine à l’étude. La plupart d’entre eux ont déposé un projet nous indique GRTgaz. Au total, une soixantaine de projets sont à l’étude ou en cours de déploiement en France. Dans le cadre de l’AMI ils sont répartis de manière homogène dans la plupart des régions françaises à l’exception de la Corse et du Centre-Val de Loire. Actuellement et sous réserve des 13 projets considérés comme confidentiels, c’est en Nouvelle-Aquitaine et en région Sud que le plus grand nombre de projets de pyrogazéification est prévu : « 19 projets sont en développement ». Les premiers devraient démarrer en à partir de l’année prochaine.

Carte des projets de pyrogazéification pour injection identifiée lors de l’AMI

 

 13 projets confidentiels n’apparaissent pas sur cette carte. Source : GRTgaz.

 

49 projets déposés à différents stades de maturité

4,1 TWh par an, c’est la capacité de production des 49 projets de l’AMI, soit un peu plus que la production annuelle de l’ensemble des unités de méthanisation en injection en service en France en 2021. Une production qui représente la consommation annuelle en chauffage de 360 000 foyers. Ces projets déposés d’une capacité de moyenne de 10 MW, c’est aussi la possibilité pour les porteurs de projets de valoriser en énergie verte « environ 1,3 million de tonnes de déchets ». Des intrants principalement composés « de bois B (déchet) et de biomasse propre (connexes de scierie, déchets verts…) » précise GRTgaz qui accompagne les porteurs de projets sur l’ensemble du cycle de vie de projet, de l’accessibilité au réseau à son financement.  

Crédit : Shutterstock.