Prélèvement de la bioénergie : à la recherche du bon équilibre

Biodiversité, puits de carbone, bois-énergie et bois-matériaux : l'exploitation de la forêt implique réflexion et stratégie d'équilibriste. ©Shutterstock

Publié le 10/06/2024

9 min

Publié le 10/06/2024

Temps de lecture : 9 min 9 min

Face aux bouleversements climatiques et aux maladies, les forêts semblent plus fragiles que jamais. Pourtant, les scénarios prévoient souvent une hausse des prélèvements de biomasse forestière. Comment un équilibre raisonnable peut-il être atteint ?

Par Stéphane Signoret

 

Dans une perspective de développement des bioénergies pour satisfaire les objectifs de transition, la question du niveau “raisonnable” de prélèvement de biomasses est cruciale. En dehors des biomasses agricoles nécessaires à la production de biogaz, le besoin de ressources forestières concentre les plus fortes interrogations. Ces trois dernières années, plusieurs analyses ont été produites à ce sujet, notamment dans les scénarios de l’Ademe et de Solagro avec l’Association négaWatt, ainsi que par France Stratégie, la Fabrique écologique, et plus récemment Carbone 4 pour France Bois Forêt, Copacel et Codifab.

Les filières de la forêt

La situation actuelle montre d’emblée qu’on ne peut pas penser le prélèvement de biomasse en forêt pour des usages énergétiques sans prendre en compte les filières de bois d’œuvre (construction, ameublement, emballages) et de bois d’industrie (papiers, cartons). Un total de 53 millions de mètres cubes (Mm3) de bois a été prélevé chaque année en moyenne sur 2013-2021 dans les forêts de France métropolitaine, auxquels s’ajoutent environ 4 Mm3 de bois hors forêt. Cette ressource se répartit ensuite en une partie auto-consommée (17 Mm3) et une partie commercialisée vers le bois d’œuvre (21 Mm3), le bois d’industrie (10 Mm3) et le…

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