Sécuriser les puits de carbone sur le long terme

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Publié le 17/06/2024

9 min

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La neutralité carbone du pays en 2050 dépendra de la taille des puits de carbone naturels. Les dernières évaluations concernant la forêt incitent à la plus grande prudence sur la taille et la pérennité de ces puits.

Par Stéphane Signoret

 

L’équation de base est simple : la biomasse capte du CO2 lors de sa croissance par photosynthèse et ce CO2 biogénique est relâché dans l’atmosphère lorsque la biomasse se décompose ou est brûlée. Ce cycle permet de considérer que les usages de la biomasse sont neutres du point de vue climatique, réglementaire et méthodologique. En France, avec des arbres en croissance et une surface forestière grandissante, avec une partie du bois d’œuvre et d’industrie qui stocke du carbone sur plusieurs années, il est évident que la biomasse, en particulier celle de la forêt, représente un puits de carbone important. Ce bel édifice intellectuel, même s’il n’a pas perdu sa pertinence, est désormais fortement interrogé car le caractère renouvelable de la biomasse dépend de la durée de son cycle de croissance. Il dépend aussi des conditions de production qui ne doivent pas dégrader la ressource et les sols, c’est-à-dire la plus grande partie du stock naturel de carbone.

Un puits forestier en baisse

De fait, l’inventaire des émissions de gaz à effet de serre (GES) en 2021 par le Citepa a montré qu’il faut revoir à la baisse la taille des puits de carbone naturels. Des années 1990 au milieu des années 2000, l’absorption brute du carbone de l’atmosphère par les forêts était passée d’environ 40 à près…

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