« La précarité énergétique, c’est d’abord une réalité humaine » rappelle la coalition de 19 organisations pilotes et 32 structures de soutien, allant de Greenpeace à l’UFC-Que Choisir, en passant par des collectivités comme la ville de Paris, la métropole européenne de Lille, ou autres associations réunies sous l’emblème de la Journée de lutte contre la précarité énergétique, qui alerte sur une situation qui est désormais selon eux un phénomène « structurel ». « On est face à un recul historique de la protection des ménages les plus vulnérables », estime lors d’un échange avec la presse Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation pour le logement des défavorisés (ex-Fondation Abbé Pierre). Selon l’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE), avant même le début de la crise énergétique, près de 20 % des ménages en France étaient déjà considérés comme des précaires énergétiques. Depuis, la hausse des coûts de l’énergie et des loyers et le manque de rénovation globale des logements « aggravent le phénomène ».

Un froid qui gagne, des ménages qui lâchent prise

L'ONPE alerte sur une situation critique où les ménages peinent à faire face à des factures d'énergie de plus en plus élevées. Malgré le bouclier tarifaire, les prix de l'énergie ne sont pas redescendus à leurs niveaux d'avant-crise et le montant du chèque énergie, stagné depuis 2019, ne couvre plus qu'une part insuffisante des dépenses des foyers en difficulté. Pire encore, le plafond de revenus pour bénéficier de cette aide est désormais inférieur au seuil de pauvreté. Les chiffres dévoilés sont édifiants. 35 % des Français déclarent avoir souffert du froid chez eux en 2025, plus du double du niveau relevé en 2020. Chez les jeunes, ce taux bondit jusqu’à 43 %. Même trajectoire pour la difficulté à payer les factures : 36 %...