Pour « sauver l’industrie », le gouvernement simplifie encore les aides

La consommation d’énergie par les entreprises industrielles représente 21 % de la consommation finale d’énergie en France.

Publié le 07/10/2022

4 min

Publié le 07/10/2022

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Le dispositif d’aides aux entreprises en difficulté face à l’explosion des prix de l’énergie va à nouveau être simplifié « pour sauver le tissu industriel français », a déclaré vendredi  7 octobre le ministre de l’Économie et des finances Bruno Le Maire, en déplacement sur le site d’une PME industrielle à Chartres (Eure-et-Loir).

Par la rédaction, avec AFP

 

« Nous avons mis en place des dispositifs d’aides qui peuvent aller jusqu’à 2 millions d’euros, parfois plus, mais je vois bien qu’ils sont trop compliqués. Donc nous allons les simplifier« , a affirmé le ministre après la visite du site d’une PME industrielle à Chartres (Eure-et-Loir). « Il y a un enjeu stratégique aujourd’hui qui est de sauver le tissu industriel français face à la flambée des prix de l’énergie« , a-t-il ajouté, martelant que l’industrie française était « menacée et fragilisée« . Un monde industriel particulièrement inquiet des coûts de l’énergie sur sa production mais qui a également du mal à renouveler ses contrat. « Aujourd’hui, le mur approche, l’échéance approche, à peu près un tiers des entreprises serait en renouvellement de contrat avec leur énergéticien au 1er janvier 2023. La pendule tourne vite, il faut trouver des solutions« , a mis en avant François Asselin, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises sur BFM Business, qui a réclamé « un prix plafonné » de l’énergie « au niveau européen » .

Une enveloppe de 3 milliards sous-utilisée

Une enveloppe de 3 milliards d’euros est dédiée aux entreprises pour lesquelles l’énergie représente plus de 3 % de leur chiffre d’affaires et qui n’ont « pas la possibilité de répercuter (sur leur prix) parce qu’elles ont des concurrents internationaux qui sont moins menacés par la flambée des prix« . L’année de référence actuellement utilisée comme critère pour obtenir l’aide est 2021 « mais comme en 2022 ça a explosé, ce n’est pas une bonne référence », a reconnu Bruno Le Maire, évoquant une simplification du dispositif « avant la fin du mois d’octobre« . Le ministre a enjoint les entreprises à aller s’inscrire sur le site de la direction générale des finances publiques pour toucher « les aides dont elles ont besoin pour sauver le tissu industriel français ». Le dispositif, qualifié « d’usine à gaz »  par le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, avait déjà été simplifié face à la faible utilisation de l’enveloppe, notamment sur le critère lié à la baisse de l’excédent brut d’exploitation pour déterminer l’éligibilité.

Le découplage du gaz et de l’électricité : une priorité pour la France

Le gouvernement négocie parallèlement avec l’Union européenne pour obtenir « d’ici la fin du mois d’octobre un découplage du prix du gaz et de l’électricité« , a rappelé M. Le Maire. « Nous ne laisserons pas se constituer des rentes sur des prix délirants de l’énergie », a par ailleurs prévenu le ministre de l’Économie en détaillant le mécanisme européen visant à limiter le prix du mégawattheure à 180 euros pour les producteurs. Bruno Le Maire a expliqué que l’argent gagné sur le marché par les énergéticiens au-delà de cette limite de 180 euros par MWh serait utilisé par le gouvernement au profit des aides aux entreprises et aux collectivités mises en difficulté par de fortes hausses de leurs factures d’énergie. L’autre combat que souhaite ardemment gagner Paris et cela même si l’Allemagne continue de bloquer, c’est le découplage du prix du gaz de celui de l’électricité. Et les choses avancent selon le ministre de l’Économie, qui a reçu mardi les principaux fournisseurs de gaz et d’électricité, notamment pour l’extension du mécanisme ibérique à tous les pays. Les fournisseurs se sont d’ailleurs engagés à travers une charte de bonnes pratiques, promettant par exemple de prévenir les clients deux mois avant l’arrivée à échéance de leur contrat et de leur proposer au moins une offre. De son côté, l’État va faciliter la signature des contrats en apportant sa garantie aux entreprises et va recruter un négociateur pour les aider à signer.