PosHYdon : le premier projet d’hydrogène vert offshore au monde fait le plein de partenaires

Publié le 12/05/2020

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Neptune Energy a annoncé en avril l’arrivée de deux nouveaux partenaires, Gasunie et Eneco, sur son pilote PosHYdon, le premier projet d’hydrogène vert offshore au monde, situé en mer du Nord néerlandaise.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Fin 2020, au large de Scheveningen, aux Pays-Bas, la première unité de production d’hydrogène offshore du monde devrait voir le jour. Ce projet pilote baptisé PosHYdon est une initiative de Nexstep, l’association néerlandaise pour le déclassement et la réutilisation d’infrastructures énergétiques, et TNO, l’organisation néerlandaise pour la recherche scientifique appliquée, en étroite collaboration avec l’industrie. Il est piloté par Neptune Energy, propriétaire de la plateforme gazière Q13a sélectionnée pour accueillir le futur électrolyseur. « L’objectif du pilote est d’acquérir une expérience de l’intégration de systèmes énergétiques de travail en mer et de la production d’hydrogène dans un environnement offshore » indique Neptune Energy dans son communiqué.

Le trident de PosHYdon

PosHYdon intègre trois systèmes énergétiques dans la mer du Nord néerlandaise, l’éolien offshore, le gaz offshore et l’hydrogène offshore et impliquera l’installation d’une usine de production d’hydrogène sur la plateforme Q13a exploitée par Neptune. L’électricité générée par les éoliennes offshore sera utilisée pour alimenter la centrale à hydrogène de la plate-forme Q13a, convertissant l’eau de mer en eau déminéralisée, puis en hydrogène par électrolyse. « Ce projet pilote démontre le rôle précieux que le gaz doit jouer dans l’intégration de divers systèmes énergétiques (…). La mer du Nord, où le vent et le gaz naturel sont abondamment disponibles, est le terrain d’essai idéal », expliquait en juillet dernier Lex De Groot, directeur général de Neptune Energy aux Pays-Bas.

Deux nouveaux partenaires annoncés fin avril

Après Noordgastransport BV et Nogat BV, tous deux propriétaires de grands pipelines de transport de gaz en mer du Nord, c’est au tour de la major hollandais Gasunie, qui gère et entretient des infrastructures de transport et de stockage de gaz à grande échelle aux Pays-Bas et dans le nord de l’Allemagne, de rejoindre le consortium PosHYdon. « Gasunie travaille déjà dur pour accélérer la transition énergétique, y compris sur plusieurs pilotes d’hydrogène à terre, et possède les connaissances et l’expérience nécessaires en électrolyse en interne » souligne Lex de Groot. « Désormais, ces deux mondes onshore et offshore sont littéralement connectés. Les pipelines et les infrastructures en mer de Nogat et de Noordgastransport sont déjà adaptées à l’hydrogène et c’est une bonne nouvelle car la production offshore continuera d’être cruciale pour répondre à la demande énergétique néerlandaise » précise-t-il. Le 29 avril, c’est Eneco, société spécialisée dans les domaines de la distribution d’électricité et de gaz ainsi que dans la production d’énergie verte qui est devenue le dernier partenaire. Eneco fournira des données éoliennes simulées à partir de son parc éolien offshore de Luchterduinen, situé à environ 25 kilomètres au nord de la plateforme Q13a. Des données qui seront utilisées pour modéliser avec précision l’utilisation de l’électricité produite par le parc éolien pour alimenter le processus d’électrolyse sur la plateforme. « La possibilité de convertir l’énergie des parcs éoliens en hydrogène, puis de la transporter via l’infrastructure gazière existante, offre des avantages majeurs, en particulier pour les parcs éoliens situés beaucoup plus loin au large » estime le directeur général de Neptune Energy. « En plus de l’aspect technique de l’électrolyse offshore, nous avons un fort intérêt à développer des certificats d’hydrogène vert et à ajouter de l’hydrogène au réseau de gaz naturel » a de son côté souligné Ruben Dijkstra, directeur de l’éolien offshore pour Eneco.

L’hydrogène procure une énergie considérable et totalement décarbonée si l’électricité nécessaire à sa production est d’origine renouvelable. De nombreux chercheurs pensent que ce gaz remplacera un jour les énergies fossiles. Ce projet, qui est une première mondiale, doit permettre aux Pays-Bas, qui bénéficient à la fois d’un vaste réseau d’infrastructures gazières et des ressources énergétiques de la mer du Nord, de mener une véritable transition « vers une économie de l’hydrogène ». 

© Neptune Energy.