Plus de 2 100 milliards de dollars investis dans la transition vers les énergies bas carbone en 2024

La Chine a investi le plus et a tiré la majorité de la croissance en 2024, éclipsant les États-Unis, l'UE et le Royaume-Uni indique BloombergNEF ce 30 janvier. ©Shutterstock

Publié le 31/01/2025

4 min

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Les investissements dans la transition énergétique à faible émission de carbone à l’échelle mondiale ont augmenté de 11 % pour atteindre le chiffre record de 2 1 00 milliards de dollars en 2024, selon « Energy Transition Investment Trends 2025 », un rapport annuel publié le 30 janvier par le cabinet BloombergNEF (BNEF). « C’est un montant record », révèle BNEF qui ajoute qu’ « il reste encore beaucoup à faire » pour atteindre les objectifs climatiques globaux.

Par la rédaction, avec AFP

La croissance a été tirée par les transports électrifiés, les énergies renouvelables et les réseaux électriques, qui ont tous atteint de nouveaux sommets l’année dernière, ainsi que par les investissements dans le stockage de l’énergie, détaille ce rapport annuel. « Si l’investissement global dans les technologies de transition énergétique a établi un nouveau record, le rythme de croissance a été plus lent que les trois années précédentes, lorsque les investissements avaient bondi de 24 à 29 % par an », tient à souligner BloombergNEF.

L’électrification des transports en première ligne

Le moteur de ces investissements demeure le transport électrifié – par exemple des voitures ou des deux-roues électriques mais aussi les infrastructures de recharge – qui a réuni 757 milliards de dollars l’an dernier. Les investissements dans les énergies renouvelables atteignent 728 milliards de dollars, et comprennent aussi bien les investissements dans l’éolien (sur terre et en mer) que le solaire, les biocarburants, la biomasse, la géothermie ou encore les petites centrales hydroélectriques. Pour leur part, les investissements dans les réseaux électriques ont totalisé 390 milliards de dollars. Le rapport de BNEF révèle également une différence marquée entre les investissements dans les secteurs matures et émergents de l’économie de l’énergie propre. « Les technologies qui ont fait leurs preuves, qui sont commercialement évolutives et qui ont des modèles commerciaux établis, comme les énergies renouvelables, le stockage de l’énergie, les véhicules électriques et les réseaux électriques, représentaient la grande majorité des investissements en 2024 » précise le rapport, pour un montant de 1,93 billion de dollars, soit une croissance de 14,7 %. En revanche, les investissements dans les technologies émergentes, telles que la chaleur électrifiée, l’hydrogène, le captage et le stockage du carbone (CSC), le nucléaire, l’industrie propre et le transport maritime propre, n’ont atteint que 155 milliards de dollars, soit une baisse globale de 23 % d’une année sur l’autre.

La Chine, super investisseur mondial

À elle seule, la Chine a représenté 818 milliards de dollars d’investissements, soit 20 % de plus qu’en 2023. « L’investissement total de la Chine l’an dernier a été supérieur à l’investissement combiné des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Union européenne. » L’UE, les États-Unis et le Royaume-Uni, qui ont été les moteurs de la croissance en 2023, ont connu des résultats différents en 2024. Les investissements ont stagné aux États-Unis, atteignant 338 milliards de dollars, et ont baissé dans l’UE et au Royaume-Uni, atteignant 381 milliards de dollars et 65,3 milliards de dollars, respectivement. « Parmi les grands marchés inclus dans le rapport, l’Inde et le Canada ont également contribué à la croissance mondiale globale, en augmentant leurs investissements de 13 % et 19 %, respectivement » indique BloombergNEF.

Ce rapport « montre à quel point la transition énergétique a progressé ces dernières années, malgré l’incertitude politique et les taux d’intérêt élevés », met en avant Albert Cheung, directeur général adjoint de BloombergNEF. Il juge cependant qu’« il reste encore beaucoup à faire, en particulier dans des domaines émergents tels que la décarbonisation industrielle, l’hydrogène et la capture du carbone, afin d’atteindre les objectifs mondiaux de consommation nette zéro ». Au total, le rapport estime que « les investissements mondiaux dans la transition énergétique devraient s’élever en moyenne à 5 600 milliards d’euros chaque année entre 2025 et 2030 afin de se mettre sur la voie du zéro net mondial d’ici à 2050, conformément à l’accord de Paris ». Sur ce point, « la Chine est la plus proche de la voie à suivre, suivie par l’Allemagne et le Royaume-Uni. »