« Nous pourrions nous passer de gaz russe » selon la ministre de la Transition énergétique

Publié le 24/06/2022

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La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a estimé hier soir sur BFM Business que la France pourrait se « passer du gaz russe sous conditions », à savoir si les méthaniers assurent les livraisons prévues et si les stocks sont reconstitués.

Laura Icart, avec AFP

 

Agnès Pannier-Runacher souligne au micro de BFM Business que la France a les moyens de ne plus importer de gaz de Russie. Rappelons que la semaine dernière Gazprom a annoncé avoir fortement réduit ses livraisons de gaz par gazoduc, notamment à l’Allemagne, l’Italie et la France. « Dans l’absolu et tel que nous bénéficions du gaz naturel liquéfié, nous pourrions nous passer du gaz russe », mais « cela suppose que tous les méthaniers arrivent à l’heure et que nous puissions remplir confortablement notre stockage stratégique, que ce qui passe aujourd’hui par l’Espagne fonctionne », a déclaré Agnès Pannier-Runacher.

Anticiper pour préparer l’hiver

Après un déplacement plus tôt dans l’après-midi avec la Première ministre dans un centre de commande national de gaz à Bois-Colombes chez GRTgaz, où Élisabeth Borne a notamment annoncé la volonté de la France de remplir 100 % (59 % actuellement) ses capacités de stockage au début de l’automne, la construction d’une unité flottante de stockage et de regazéification (FSRU) et des mesures de réduction des consommations énergétiques pour l’État et les entreprises, Agnès Pannier-Runacher a indiqué « anticiper » afin de préparer l’hiver au mieux. « Nous prenons le maximum de mesures tout de suite, en anticipation, pour éviter d’être dans des difficultés éventuellement dans le futur » et éviter d’avoir à contraindre les industriels à réduire leur consommation électrique, souligne-t-elle.

Moins dépendante mais solidaire

Si la France n’importe effectivement que 17 % de gaz de Russie, elle n’en reste pas moins solidaire des autres pays de l’Union européenne a rappelé la ministre. « Dans l’absolu (la substitution mise en place) ça suffit, mais ça dépend aussi de nos voisins européens », qui peuvent avoir besoin de gaz « et qu’on va vouloir aider » dans un tel cas, a souligné la ministre de la Transition énergétique.  Et « si on a un hiver très froid, on aura besoin de tirer plus sur nos stocks de gaz naturel », a relevé Agnès Pannier-Runacher. La ministre a insisté sur la solidarité européenne en matière d’approvisionnement en gaz et le soutien que la France apportera à ses voisins si nécessaire : « Nous avons besoin, 40 jours par an, de l’électricité européenne et nous sommes très contents de bénéficier des importations d’électricité depuis l’Europe. Si demain l’Allemagne, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie ont besoin de gaz et si nous sommes en situation de pouvoir leur fournir alors, naturellement, nous devons leur en fournir. »

Crédit : P. Bagein.