« Ma prime rénov’ » : le nouveau coup de pouce gouvernemental

Publié le 09/01/2020

4 min

Publié le 09/01/2020

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Julien Denormandie, ministre chargé de la Ville et du logement, et Emmanuelle Wargon, secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire (MTES), ont lancé le 8 janvier « Ma prime rénov’ », le nouveau dispositif mis en place par le gouvernement pour inciter les ménages français à la rénovation énergétique de leurs logements et qui va progressivement remplacer le crédit d'impôt pour la transition énergétique (Cite). Par Laura Icart   Elle avait été annoncée dans le projet de loi de finances 2020, « Ma prime rénov’ », fusion du crédit d'impôt pour la transition énergétique et du dispositif « Habiter mieux agilité » de l'Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat (Anah), est effective depuis le 1er janvier. Principal objectif : permettre aux propriétaires occupants de pouvoir réaliser des travaux de rénovation énergétique sans avance de trésorerie. Faciliter et inciter à la rénovation Simplifier les démarches et inciter à la rénovation énergétique de son logement sont les principaux objectifs de cette nouvelle prime dont l'enveloppe avoisine les 400 millions d'euros et dont l'ambition est de conduire à la rénovation énergétique de 500 000 logements chaque année. À titre de comparaison, 300 000 logements ont été rénovés en 2019. Une nécessité quand 15 % des Français déclarent avoir eu froid pendant l'hiver 2018, dans un pays où l'on recense 7 millions de personnes touchées par la précarité énergétique, selon la dernière estimation de l'ONPE.  « Ma prime rénov' », késako ? « Ma prime rénov’ » est donc une prime unique, avec des démarches simplifiées (dépôt de dossier en ligne), gérée uniquement par l'Anah mais surtout une aide versée en une seule fois dès la fin des travaux, contrairement au Cite. Avec ce nouveau dispositif, le gouvernement, qui a fait de la rénovation énergétique une priorité gouvernementale, espère inciter les propriétaires occupants à faire des travaux d’isolation de leur habitation ou à remplacer un système de chauffage ou une climatisation énergivore pour allier performance et sobriété énergétique. « La rénovation du logement doit devenir un réflexe ! » souligne Julien Denormandie qui estime qu’il faut « massifier les travaux, sans concession sur leur qualité ». Les bénéficiaires de « Ma prime rénov’ » peuvent cumuler cette nouvelle prime avec d'autres aides (les certificats d’économie d’énergie CEE, les aides des collectivités locales, la TVA réduite à 5,5 % et l'éco-prêt à taux zéro dit « éco-PTZ ») dans la limite d'un plafond fixé à 20 000 euros, pour un bouquet de travaux échelonnés sur une période maximale de cinq ans et dont le montant sera calculé en fonction du type de travaux et des revenus du ménage, mais également selon des économies d’énergie réalisées. « "Ma prime rénov’" répond pleinement aux enjeux de simplification des aides à la rénovation énergétique pour réussir à massifier les travaux et ainsi atteindre les objectifs ambitieux de l'accord de Paris » a souligné Nathalie Appéré, présidente du conseil d’administration de l'Anah dans un communiqué du MTES. Même son de cloche du côté de l’un des spécialistes des CEE sur le marché français, Sonergia : « "Ma prime rénov’" est une nécessité car elle va dans le sens de la simplification et offre une temporalité cohérente aux aides à la rénovation énergétique », souligne Madeleine Lafon, sa directrice stratégie. « Par contre, on peut s’attendre à ce que la mise en œuvre début 2020 soit freinée par un versement des aides qui n’interviendra pas avant avril et l’ouverture de l’espace mandataire en mai. L’accompagnement des ménages pour construire leur demande de prime sera toujours à l’ordre du jour », précise-t-elle. Seuls les ménages les plus modestes sont concernés en 2020 Cette année, « Ma prime rénov' » ne concerne que les ménages modestes et très modestes, tels que définis par les barèmes de l'Anah. C'est-à-dire ceux dont les revenus ne dépassent pas 30 044 euros annuels en région francilienne et 21 360 euros sur le reste du territoire pour un foyer « très modeste » de deux personnes, et 36 572 euros en Île-de-France et 27 729 euros ailleurs pour un ménage « modeste » de deux personnes. Le dispositif sera étendu aux ménages à revenus intermédiaires (entre 27 729 et 44 124 euros par an pour un foyer de deux personnes), ainsi qu'aux propriétaires non-occupants, aux propriétaires bailleurs et aux syndicats de copropriétaires au 1er janvier 2021. Cette année, ils resteront éligibles au Cite. À noter cependant que dès à présent les ménages plus aisés (qui déclarent plus de 44 124 euros par an) ne peuvent plus prétendre bénéficier du Cite pour procéder à la rénovation énergétique de leurs logements. Crédit : Shutterstock.

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