L’UE investit 1 milliard d’euros supplémentaire dans les infrastructures énergétiques

Publié le 27/01/2022

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Les États membres sont parvenus à un accord le 26 janvier sur une proposition de la Commission visant à investir 1,037 milliard d’euros dans cinq nouveaux projets d’infrastructures énergétiques. Quatre sont des projets de construction d’infrastructures transfrontalières, dont le projet d’interconnexion EuroAsia qui doit mettre fin à l’isolement énergétique de Chypre et le cinquième est une étude sur les réseaux de transport et de stockage de CO2 en Norvège dans le cadre du projet Northern Lights.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Financés dans le cadre du mécanisme pour l’interconnexion en Europe des réseaux transeuropéens d’énergie (MIE Énergie), ces cinq nouveaux projets viennent clore la quatrième liste des projets d’intérêts communautaires (PCI). Pour rappel, pour être défini comme un PCI, un projet doit soit contribuer à l’interconnexion des réseaux énergétiques des pays de l’UE, soit apporter des avantages significatifs en termes d’intégration des sources d’énergie renouvelables, soit assurer la sécurité ou la diversification énergétique, soit offrir aux consommateurs des choix et des prix compétitifs. « Ces derniers mois nous ont rappelé à nouveau à quel point un marché européen de l’énergie bien intégré est crucial pour garantir une énergie abordable et la sécurité de l’approvisionnement, ainsi que la transition énergétique propre » a souligné la commissaire chargée de l’énergie, Kadri Simson.

657 millions d’euros le projet d’interconnexion EuroAsia

Il capitalise à lui seul plus de la moitié de ce milliard supplémentaire accordé par le MIE. C’est le projet qui doit permettre « le désenclavement » énergétique de Chypre, en construisant la première interconnexion entre Chypre et le réseau européen. Ce projet interconnecte les réseaux de transmission de Chypre et de la Grèce, permettant la transmission d’électricité dans les deux sens et mettant fin à l’isolement énergétique de Chypre. Les 898 km de câbles sous-marins et la profondeur maximale de la mer de 3 000 mètres établiront « de nouveaux records mondiaux pour un projet de ce type » estime la Commission qui précise que cette nouvelle subvention s’inscrit dans la continuité du soutien financier et politique apporté au projet EuroAsia et des 100 millions d’euros déjà accordés dans le cadre de l’instrument du mécanisme de redressement et de résilience.

Augmentation de capacité et extension

Les trois autres projets financent des constructions qui vont venir renforcer le réseau et augmenter ses capacités. La phase 2 du projet de synchronisation de la Baltique (170 millions d’euros) comprend le financement du renforcement du réseau en Pologne et la modernisation de l’infrastructure de transmission en Lituanie, en Lettonie et en Estonie – soutenant ainsi l’intégration du système électrique des États baltes avec les autres réseaux européens. Ce projet a déjà reçu plusieurs subventions du MIE, portant le montant à 1,2 milliard d’euros, ce qui souligne « l’importance politique de ce projet » précise la Commission. Troisième financement du MIE à hauteur de 127 millions d’euros, celui prévu pour soutenir développement d’une troisième ligne de transmission, baptisée Aurora, entre la Suède et la Finlande afin d’augmenter la capacité de transmission d’électricité entre les deux pays et soutenir l’intégration de l’électricité renouvelable terrestre et marine. Enfin, l’extension de la capacité de l’installation de stockage de gaz Chiren en Bulgarie, à hauteur de 78 millions d’euros, doit permettre de sécuriser l’approvisionnement en Europe du Sud-Est et contribuer à la réduction des coûts d’approvisionnement en gaz, dans une région encore très fortement dépendante du charbon.

Northern Lights phase 2 : étendre le réseau du CO2

Le dernier projet financé dans le cadre du MIE est une étude (4 millions d’euros) pour étendre la capacité de transport et de stockage du CO2 commercial en Norvège, ouverte aux clusters industriels de toute l’UE dans le cadre du projet Northern Lights. Pour rappel, Northern Lights est un projet norvégien de captage et stockage de CO2 qui doit préfigurer une chaîne commerciale complète. TotalEnergies, Shell ou encore Equinor ont déjà investi dans le projet. La construction des installations a commencé en 2021. Si la première phase de Northern Lights, opérationnelle en 2024, ne vise qu’à stocker 1,5 million de tonnes par an, les ambitions du projet sont d’augmenter la capacité en permettant aux sites de capture de toute l’Europe de stocker du CO2 dans les installations de Northern Light.

Au cours de la période 2014-2020, le MIE Énergie a alloué 4,7 milliards d’euros à des études et des travaux soutenant la mise en œuvre de 107 PCI. Au cours de la période 2021-27, 5,35 milliards d’euros sont disponibles pour le MIE, y compris une nouvelle fenêtre pour les projets transfrontaliers dans le domaine des énergies renouvelables, avec une allocation allant jusqu’à 15 % du budget, sous réserve de l’adhésion du marché. « Un premier appel pour de tels projets (sous forme d’études de pré-faisabilité) est actuellement ouvert jusqu’au 1er février » déclare la Commission.

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