Logement : 400 000 passoires énergétiques de moins en 2025, grâce à la réforme du DPE

Logement
13/11/2025
5 min
En France, le nombre de passoires énergétiques atteint 5,4 millions au 1er janvier 2025, dont 3,9 millions de résidences principales. La réforme du DPE pour les petites surfaces a permis de sortir 160 000 logements du statut F ou G. ©Shutterstock

La France commence à voir ses logements les plus énergivores disparaître progressivement du parc immobilier. Selon les dernières statistiques publiées par le gouvernement, le nombre de passoires énergétiques s’élève à 5,4 millions au 1er janvier 2025, soit 400 000 de moins qu’un an plus tôt. Une baisse largement attribuable aux réformes successives du DPE, qui visent à mieux refléter la consommation réelle des logements.

Par la rédaction, avec AFP

Au 1er janvier 2025, le nombre de logements très énergivores, dits « passoires énergétiques » (étiquettes F et G du diagnostic de performance énergétique, DPE), s’établissait à 5,4 millions, soit 400 000 de moins qu’un an plus tôt, selon les dernières statistiques publiées par le gouvernement le 12 novembre. Ces logements représentent 14,4 % du parc total, avec 3,9 millions de résidences principales concernées (12,7 % du parc) dont la majorité sont des maisons occupées par leur propriétaire (2,5 millions), tandis que dans le parc locatif privé 13,8 % des logements restent des passoires, soit environ 1,1 million.

Une réforme du DPE qui change la donne

Le DPE, qui classe les logements de A pour les plus performants à G pour les plus énergivores, a été profondément réformé ces dernières années. « La modification des seuils pour les petites surfaces, entrée en vigueur en juillet 2024, a permis de sortir de la catégorie de passoire énergétique 160 000 appartements, ce qui correspond à 38 % de la baisse des passoires énergétiques estimée au cours de l’année parmi les résidences principales », explique le service des données et études statistiques (SDES) du ministère de la Transition écologique. Une nouvelle révision du coefficient de conversion de l’électricité, prévue pour janvier 2026, devrait encore faire disparaître environ 700 000 résidences principales de ce classement. Si cette réforme était appliquée dès 2025, le nombre de passoires énergétiques parmi les résidences principales tomberait à 3,2 millions, soit 10,4 % du parc.

Les logements anciens et les petites surfaces toujours en difficulté

Malgré cette amélioration, certains segments restent particulièrement touchés. Les maisons sont plus énergivores que les appartements : 15,1 % d’entre elles sont des passoires, contre 9,7 % pour les appartements. Les logements de moins de 30 m² sont les plus pénalisés avec 19,9 % classés F ou G. Les constructions d’avant 1975 concentrent également la majorité des logements énergivores : 26,7 % des logements construits avant 1948 et 18,3 % de ceux construits entre 1948 et 1974 sont des passoires. La catégorie G, la moins performante, est surreprésentée pour ces constructions anciennes, illustrant l’impact des normes de construction progressivement renforcées depuis les années 1970.

Un parc locatif privé très concerné

Le parc locatif privé, constitué à 70 % d’appartements et souvent occupé par des ménages modestes ou des propriétaires âgés, reste particulièrement touché. Sur 1,1 million de logements du parc locatif privé, 13,8 % sont des passoires énergétiques. Les maisons individuelles sont les plus concernées (18 %) et les logements très énergivores (consommation conventionnelle supérieures à 450 kWh au m²) représentent 105 000 unités. Selon l’étude du SDES, « les passoires énergétiques du parc locatif privé appartiennent à des propriétaires plutôt âgés et aux revenus modestes. 17,7 % des logements détenus par des propriétaires de plus de 80 ans sont des passoires ».

Des disparités selon l’énergie et la région

L’énergie principale de chauffage joue un rôle déterminant dans la performance énergétique. Les logements chauffés au fioul restent les plus énergivores, avec 42 % classés F ou G. À l’inverse, les logements chauffés au gaz, au bois ou par réseau de chaleur, ou à l’électricité, présentent un taux de passoires inférieur à 11 %.

Les disparités régionales sont également importantes. Avec 17,4 % de passoires et 39,8 % de logements classés E à G parmi les résidences principales, l’Île-de-France est la région la plus touchée, en raison notamment de la forte proportion de petites surfaces dans la capitale et sa proche banlieue.

Si la baisse du nombre de passoires énergétiques est réelle, le SDES appelle à la prudence. « L’interprétation de l’évolution à la baisse reste délicate. Elle peut refléter une amélioration réelle de la performance énergétique, mais aussi d’éventuels effets de comportement tant des diagnostiqueurs que des propriétaires », précise l’étude. La rénovation énergétique demeure un levier crucial pour atteindre les objectifs climatiques et énergétiques de la France, appuyée par des aides publiques et un cadre législatif renforcé. La loi impose depuis janvier 2023 qu’un logement loué ne puisse être en dessous de la classe F, sous peine de travaux obligatoires pour le propriétaire.

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