L’injection de biométhane a atteint 2,9 TWh au troisième trimestre

Depuis le début de l’année, plus de 10 TWh de biométhane ont été injectés dans les réseaux gaziers, soit la consommation annuelle de près de 850 000 logements selon le site Open data réseaux énergies, soit également une hausse de 25 % par rapport à la même période l’année dernière. ©Gregroy Bandel

Publié le 02/12/2024

6 min

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Le service des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique (SDES) a publié le 28 novembre son tableau de suivi du biométhane injecté en France. Au 30 septembre, notre pays comptait 710 unités de méthanisation injectant dans les réseaux gaziers, pour une capacité maximum installée de  plus de 13 TWh par an, en progression de 9 % par rapport à la fin de l’année 2023. Si la dynamique de mise en service est plus faible depuis le début de l’année 2024, le nombre de projets inscrits renoue avec un rythme de dépôt positif, après plusieurs mois de stagnation.  Par Laura Icart   Au troisième trimestre 2024, la production de biométhane s’établit à 2,9 TWh,  soit une hausse de 26 % par rapport à la même période en 2023. Il y a deux ans, le deuxième trimestre 2022 avait marqué un tournant pour l’injection de biométhane en France puisque pour la première fois l’objectif trimestriel d’injection fixé par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), à savoir 1,5 TWh, avait été dépassé. Le projet de PPE publié début novembre fixe pour 2030 un objectif de 44 TWh de biométhane injecté. Depuis le 1er janvier 2024, un peu plus de 10 TWh de biométhane ont été injectés dans les réseaux gaziers, soit l’équivalent de la consommation énergétique annuelle de plus de 800 000 logements. Selon les nouvelles données du SDES, 58 unités de méthanisation ont été mises en service lors du premier semestre, soit une baisse de 46 % en nombre d’unités et de près de 41 % en termes de capacités installées. 13,1 TWh par an de capacités maximum installées Au 30 septembre 2024, la capacité maximum installée des 710 sites de méthanisation s’élève à 13,1 TWh. Au troisième trimestre comme au premier d’ailleurs, ce sont 16 unités qui ont été mises en service, pour une capacité supplémentaire de 453 GWh par an, soit plus de 1 TWh depuis le début de l’année, bien inférieure à celle installée au cours de la même période en 2023 (1 787 GWh par an). Au troisième trimestre, environ 2,9 TWh de biométhane ont été injectés dans les réseaux gaziers en France, soit l’équivalent de la consommation de plus de 240 000 logements selon l’observatoire du biométhane. Une hausse de 26 % par rapport au troisième trimestre 2023 donc et un rythme égal par rapport au trimestre précédent note le SDES. Avec 971 GWh injectés, le mois de septembre constitue le mois le plus « prolifique » du trimestre. 51 % des installations de méthanisation ont une capacité inférieure à 15 GWh par an « Les unités de méthanisation cumulent environ 92 % de la capacité totale du parc et représentent 90 % des installations en France » indique le SDES. Particularité française : le parc de méthanisation en injection est majoritairement composé de petites installations d’une moyenne inférieure à 15 GWh par an, qui représentent environ 28 % de la capacité totale installée, avec une puissance établie de 3,6 TWh. Sur les 58 unités de méthanisation mises en service ce trimestre, 37 sont des unités de méthanisation dont la puissance est inférieure à 15 GWh, pour une puissance de 323 GWh par an. Depuis le début de l’année, 1 TWh a été ajouté, dont 962 GWh provenant des unités de méthanisation. Les unités installées sur des step (48) et des installation de stockage de déchets non dangereux (23) représentent une puissance installée de plus de 1 TWh par an. Les 277 sites, dont la puissance installée est comprise entre 15 à 30 GWh, représentent près de 44 % de la puissance installée française, avec 5,69 TWh par an, dont 382 GWh ont été ajoutés au cours des trois premiers trimestres. Les 71 unités de plus de 30 GWh par an représentent une capacité de 3,7 TWh, soit 28 % de la puissance nationale, dont 349 GWh ont été installés depuis le 1er janvier.  Quatre régions concentrent 59 % des injections Quatre régions – Grand Est, Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine et Île-de-France – concentrent 57 % des capacités installées au cours des trois premiers trimestres 2024 et 59 % des injections au cours de cette période. Depuis le début de l’année, ces quatre régions ont injecté plus de 4,9 TWh de biométhane dans les réseaux français. Depuis plusieurs années maintenant, elles ont mis en place des politiques particulièrement incitatives pour soutenir le développement de la méthanisation. Au cours des trois premiers trimestres, ce sont les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté qui ont ajouté les nouvelles capacités les plus importantes avec respectivement 120 GWh et 312 GWh, suivies par la région Hauts-de-France (112 GWh par an) et les Pays de la Loire (96 GWh par an). Les installations de production de biométhane sont particulièrement développées dans le nord et l’est de la France, même si le centre s’avère de plus en plus dynamique. A contrario, les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, Bourgogne-Franche-Comté et Occitanie représentent moins de 10 % des capacités installées. Note : graphique réalisé avec les données fournies par le SDES. 14,5 TWh par an de projets inscrits au registre À la fin du  troisième trimestre 2024, la capacité des 948 projets en file d’attente est de 14,5 TWh par an, « en augmentation de 3 % par rapport à fin 2023 » précise le SDES. Le « creux » était attendu par la filière qui avait déjà annoncé des années 2024 et 2025 moins dynamiques. « Nous aurons moins de raccordements cette année, environ 90 en 2024 et 50 en 2025  [sur le réseau de GRDF, NDLR], illustrant les difficultés rencontrées par les porteurs de projets depuis le début de la crise énergétique en 2022 » indiquait en avril à Gaz d’aujourd’hui Laurence Poirier-Dietz, directrice générale du principal distributeur de gaz français qui concentre sur son réseau plus de 85 % des injections de biométhane en France. Toutefois, ce trimestre, la trentaine de projets inscrits au registre permet de renouer avec une dynamique positive pour l’inscription au registres, après deux trimestres en dessous du rythme de dépôt de projets constaté l’année dernière. Au 30 septembre, 11 installations de biométhane hors méthanisation sont en projet, pour une capacité maximale de production de 736 GWh par an.

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