L’été 2025 : une canicule exceptionnelle et des incendies dévastateurs

Climat
02/09/2025
5 min
Au début du mois d'août, 17 000 hectares ont été ravagés par les flammes dans les Corbières. L’été 2025 est le 3ᵉ été le plus chaud depuis le début des mesures en 1900 avec une température moyenne de 22,2 °C . ©Agul Bulte / Shutterstock.com

L’été météorologique 2025, qui s’est achevé fin août, restera marqué par des températures records et des conditions climatiques extrêmes en France. Avec une anomalie de + 1,9 °C par rapport à la moyenne, il devient ainsi le troisième été le plus chaud jamais enregistré, après 2003 et 2022. Météo-France dresse un bilan alarmant d’une saison estivale dominée par des vagues de chaleur et des incendies d’ampleur inédite, tout comme la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, qui a sonné le 2 septembre l’ »urgence climatique » et appelé à sortir de la « cécité collective« .

Par la rédaction, avec AFP

« Le premier des périls n’est pas forcément celui auquel pensent les uns et les autres. C’est celui de notre urgence climatique et écologique », a déclaré la ministre lors d’une conférence de presse pour présenter le bilan météorologique de l’été (juin-août). « Nous savons tous que l’été que nous venons de vivre constitue à bien des égards un basculement« , a-t-elle souligné. Alors que la chute du gouvernement de François Bayrou semble probable à l’issue du vote des députés le 8 septembre sollicité par le Premier ministre, Agnès Pannier-Runacher a profité de l’occasion pour passer un message politique et attaquer, sans les nommer, les positions de Donald Trump ou du Rassemblement national en France. Elle a ainsi fustigé le « court-termisme dans lequel voudraient nous emmener certaines figures politiques majeures, en France comme à l’étranger ».

Troisième été le plus chaud

L’été 2025 a connu une température moyenne de 22,2 °C, soit une anomalie de + 1,9 °C. Il se classe derrière les étés 2003 (+ 2,7 °C) et 2022 (+ 2,3 °C) selon les données de Météo-France. D’autres pays – le Japon, la Corée du Sud ou le Royaume-Uni – ont pour leur part connu cet été des chaleurs records, symptômes d’un réchauffement climatique particulièrement rapide sur les continents européen et asiatique. Pour la France, c’est « la quatrième année consécutive que nous avons un été très chaud« , a remarqué la PDG de Météo-France, Virginie Schwarz. « Tous les mois ont été au-dessus des normales, mais il y a eu un mois de juin qui a été particulièrement chaud : 3,3 degrés au-dessus des normales », a-t-elle souligné.

Un été caniculaire

Avec deux épisodes caniculaires en juin et août, qui ont fait suffoquer les Français et perturbé certaines activités économiques, le pays a connu 27 jours correspondant aux conditions d’une vague de chaleur. L’été 2025 se classe ainsi au deuxième rang pour le nombre de jours de vague de chaleur, après l’été 2022. La France a ainsi été frappée par deux vagues de chaleur importantes : la première dès juin, marquée par sa durée et sa précocité, et la seconde en août, qui a particulièrement affecté le sud du pays. Les températures ont franchi les 40 °C sur plus de 20 % du territoire, une fréquence désormais annuelle mais qui reste impressionnante, notamment en comparaison avec les décennies précédentes. Ces phénomènes s’inscrivent dans la tendance du changement climatique, causé essentiellement par l’utilisation massive des énergies fossiles, qui rend les vagues de chaleur plus fréquentes et plus intenses.  

Des incendies dévastateurs

Cet été 2025 a également été caractérisé par un déficit pluviométrique de 15 % en moyenne, avec des régions du sud enregistrant des manques de pluie atteignant parfois 50 %. La combinaison de la chaleur et de la sécheresse a fragilisé les sols, qui sont restés anormalement secs sur l’ensemble du territoire, exacerbant les risques de feux. La situation a été d’autant plus critique que la chaleur intense a coïncidé avec une sécheresse persistante et des vents violents. Cela a donné lieu à des incendies d’une ampleur rarement vue. Le plus important d’entre eux a eu lieu dans l’Aude, à Ribaute, où plus de 11 000 hectares ont été ravagés par les flammes. Les conditions climatiques extrêmes ont ainsi favorisé des incendies de grande envergure, alimentés par des vents de mistral et de tramontane. Un gigantesque incendie, le pire depuis au moins 50 ans sur le pourtour méditerranéen français, a parcouru 16 000 hectares dans l’Aude du 5 au 10 août, détruisant 36 habitations et tuant une personne.

« C’est un avant-goût de l’après, un avant-goût malheureusement, car les vagues de chaleur seront plus fréquentes et plus intenses dans les années à venir », a insisté Agnès Pannier-Runacher. « Nous voulons échapper à la réalité du dérèglement climatique devenu désormais une urgence climatique » mais « cette réaction de cécité collective n’est pas tenable », a-t-elle jugé.

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