L’été 2022 est le plus chaud jamais enregistré en Europe

Publié le 11/09/2022

4 min

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L’été 2022 est « le plus chaud jamais enregistré en Europe » indique le 8 septembre le programme européen d’observation du changement climatique, Copernicus. Les températures de juin à août 2022 ont dépassé celles de l’été 2021, qui constituaient déjà un record. Cette sécheresse record a notamment eu des conséquences importantes sur les rendements agricoles cet été, dans un secteur qui doit également faire face à une crise énergétique qui a considérablement renchérit les coûts de production.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

C’est un nouveau record. Un de plus. L’été 2022 est donc le plus chaud jamais enregistré en Europe, avec des températures qui ont battu de 0,4 °C le précédent record de chaleur datant de 2021. Ce mois d’août, c’est aussi « le troisième mois d’août le plus chaud jamais enregistré sur Terre » note Copernicus. Une sécheresse qui a également un impact sur les cultures. Selon l’observatoire européen de la sécheresse (EDO), au début du mois d’août 2022, « 47 % du territoire de l’UE était sous le coup d’une alerte à la sécheresse et les prévisions pour le maïs grain, le soja et le tournesol étaient respectivement inférieures de 16 %, 15 % et 12 % à la moyenne sur cinq ans ». Une situation qui inquiète particulièrement plusieurs associations européennes de la chaîne agroalimentaire. « De nombreux opérateurs du secteur agroalimentaire de l’UE luttent pour maintenir leur activité face à l’augmentation rapide du coût des intrants et aux phénomènes météorologiques extrêmes » note dans un communiqué commun la Copa-Cogeca, Primary Food Processors (PFP) et FoodDrinkEurope.

Une sécheresse historique en Europe

« C’est un été de tous les extrêmes » souligne Freja Vamborg, cadre scientifique du service, citée par France info, évoquant « une intense série de vagues de chaleur et de sécheresse inhabituelle » qui a conduit « à des records en termes de températures, de sécheresse et d’incendie dans de nombreux endroits en Europe « . Copernicus a enregistré pour l’été 2022 (juin-août) une température moyenne de + 0,4 °C par rapport à l’été 2021. Une élévation des températures encore plus accentuée au mois d’août avec + 0,8 °C par rapport à 2018 (précédent record). Si globalement les températures européennes ont été plus élevées que la moyenne dans l’est du continent en août, dans le sud-ouest, habitué aux grosses chaleurs estivales, elles ont également battu des records avec des vagues de chaleur qui se sont succédé depuis le mois de juin. Des températures extrêmes ont été relevées en Espagne, au Portugal mais aussi en France avec des canicules précoces. Conséquence directe du changement climatique : ces vagues de chaleur, qui touchent l’ensemble des pays du monde – l’Amérique du Nord et la Chine ont également connu l’un de ses étés les plus chauds de leur histoire -, ont des conséquences désastreuses pour l’environnement, avec des centaines de milliers d’hectares de forêt qui ont brûlé à travers toute l’Europe. À l’échelle mondiale, la température moyenne d’août 2022 était « de 0,3 °C supérieure à la moyenne 1991-2020 pour le mois » précise Copernicus.

Anomalie de température de l’air en surface pour août 2022 par rapport à la moyenne du mois d’août pour la période 1991-2020

Source des données : ERA5. Crédit : Copernicus Climate Change Service/ECMWF.

Aléas climatiques et crise énergétique

Une période de sécheresse qui affecte particulièrement le monde agricole. Dans un communiqué commun, la Copa-Cogeca, Primary Food Processors (PFP) et FoodDrinkEurope tirent la sonnette d’alarme alors que l’Europe traverse une crise énergétique : des conséquences cumulées « d’une augmentation draconienne » des coûts de production, à l’heure où les aléas climatiques se multiplient, faisant peser un double risque sur les récoltes dans un contexte hautement inflationniste. « Le gaz naturel, l’électricité, les engrais, le carburant pour le transport, les emballages et la main-d’œuvre extérieure ont tous augmenté » note le communiqué. De son côté, la Copa-Cogeca estime que la production totale de céréales de l’UE devrait atteindre 269 millions de tonnes, soit une baisse de 6,8 % par rapport à la récolte 2021 à surfaces égales. « Parallèlement, une tendance plus positive est attendue pour les oléagineux (31,9 millions de tonnes, + 6,7 %) et les protéagineux (3,92 millions de tonnes, + 5,1 %) » indique le communiqué. Concrètement, cela signifie que la sécheresse estivale a eu un impact particulier sur la récolté du maïs grain (- 20 %), de blé dur (- 7,4 %) et de blé tendre (- 2,5 %). « Globalement, cela place la campagne 2022 en dessous des moyennes de production céréalière des cinq dernières années » conclut le communiqué.

Crédit : Shutterstock.