L’État soutiendra l’ouverture de 10 nouvelles usines innovantes

Parmi les 10 lauréats , le projet Gravithy-Fos, un projet de décarbonation de la chaine de valeur de l'acier avec la production de 2 mégatonnes de fer réduit à partir d'hydrogène décarboné sur Fos-sur-Mer. ©Shutterstock

Publié le 24/05/2024

3 min

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Le remplacement du charbon, la décarbonation de l’acier ou du transport aérien sont au menu de la nouvelle vague de start-ups soutenues pour passer le cap industriel dans le cadre de l’appel à projets « Première usine » annoncé le 23 mai par le ministre de l’Industrie Roland Lescure au salon VivaTech à Paris.

Par la rédaction, avec AFP

 

Au total, en cinq relèves, le dispositif « Première usine », piloté par la direction générale des entreprises (DGE) et opéré par BPI France, est destiné aux start-ups et aux PME innovantes à vocation industrielle et permet de faciliter l’industrialisation de productions innovantes et stratégiques sur le territoire français. Il a déjà soutenu « 66 projets à hauteur de 293 millions d’euros, représentant un montant total d’investissement productif de 885 millions d’euros » indique Bercy. Parmi les 354 ouvertures d’usines (dont extensions) en 2023 mesurées par l’État, on compte 10 lauréats « Première usine ».

Dix lauréats et 42 millions d’euros d’aides publiques dédiées

Parmi les 10 lauréats qui bénéficieront au total de 42 millions d’euros d’aides publiques « pour soutenir 121 millions d’euros d’investissements productifs« , le projet « Ballons » de la start-up My Vosges doit permettre de produire du « biocarbone », substitut au charbon fossile, pour aider à décarboner l’industrie du silicium et plus largement la métallurgie. La réduction des émissions de CO₂ de ce secteur est également visée par le projet « GravitHy Fos », qui doit permettre de décarboner la production d’acier à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) à l’aide d’hydrogène. Ce vecteur d’énergie est aussi au centre du projet « Defhy » à Antony (Hauts-de-Seine), qui doit permettre de fabriquer des générateurs électriques pour usage stationnaire ou mobile. Outre l’énergie et les matériaux, les industries du recyclage, du transport aérien et de l’agroalimentaire sont également à l’honneur de cette nouvelle vague de start-ups industrielles, portant à 66 le nombre de projets soutenus pas l’État.

Lauréats de l’appel à projets « Première usine ».

 

Un potentiel d’emplois important

Le dispositif « Première usine », créé en 2022 dans le cadre du plan « Start-ups industrielles » de l’État, a été fondé à la suite d’un rapport de l’inspection générale des finances « selon lequel un nombre croissant de start-ups se dirigeaient vers l’industrie », indiquait le 23 mai le cabinet de Roland Lescure. Il vise à « financer l’étape de développement la plus coûteuse qui est celle de la réalisation d’une première usine, pour laquelle les financements privés et publics étaient jusqu’alors respectivement trop limités et inexistants« , selon cette source. La première vague de ces premières usines a généré quelque 2 000 emplois et la deuxième environ 660 à ce jour, selon le ministère qui n’était pas en mesure d’évaluer à ce stade les emplois potentiels représentés par cette nouvelle vague.

« Près de 20 % des ouvertures (dont extensions) recensées sur l’année 2023 sont le fruit de projets innovants de start-ups industrielles » rappelle Bercy qui estime que « le soutien de l’État à l’émergence de ces acteurs porte ses fruits », évoquant la dynamique de réindustrialisation illustrée par le dernier baromètre industriel de l’État qui indiquait un rythme d’ouverture ou d’extension de sites industriels en croissance de 14 % par rapport à l’année 2022.