L’essor du biométhane en France

Depuis le début de l’année, 6,3 TWh ont été injecté dans les réseaux gaziers français soit la consommation annuelle de près de 530 000 logements. ©Frederic Berthet/GRDF

Publié le 02/12/2023

5 min

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Le service des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique (SDES) a publié fin novembre son tableau de production du biométhane injecté en France. Au 30 septembre, notre pays comptait 615 unités de méthanisation injectant dans les réseaux gaziers, pour une capacité maximum installée de quasi 11 TWh par an, en progression de 18 % par rapport à la fin de l’année 2022. Depuis le début de l’année, 6,3 TWh de biométhane ont été injectés dans les réseaux gaziers. Par Laura Icart   Au cours du troisième trimestre 2023, l’injection de biométhane a dépassé les 2,2 TWh, l’équivalent de l’alimentation en énergie de près de 170 000 logements selon le site de l’Open data réseaux énergie (Odré), soit une hausse de 24 % par rapport à la période l’année dernière. La production de biométhane injecté est en hausse de 7 % par rapport à celle du trimestre précédent alors que la filière a dépassé en août 2022 l’objectif trimestriel fixé dans l’actuelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), à savoir 1,5 TWh injecté.   11 TWh par an de capacités maximum installées Au 30  septembre, la capacité maximum installée des 615 sites de méthanisation s’élève à quasi 11 TWh. Selon les nouvelles données du SDES, 24 unités de méthanisation ont été mises en service lors du troisième trimestre, sur un rythme inférieur au second trimestre et au trois premiers trimestres de l’année 2022 (- 12 %). Au total, ce sont 102 unités en injection qui ont été mises en service depuis le 1er janvier pour une capacité supplémentaire de 1,6 TWh, inférieure à celle installée au cours de la même période de 2022 (2 ,1 TWh par an). Les unités de méthanisation représentent 90 % de la capacité totale du parc « Les unités de méthanisation cumulent environ 90 % de la capacité totale du parc et représentent 90 % des installations en France » indique le SDES. Sur les 102  unités de production de biométhane mises en service au cours des trois premiers trimestres, 90 sont des unités de méthanisation pour une puissance de 1 515 GWh par an avec une majorité de sites dont la puissance est comprise entre 15 à 30 GWh. Les unités installées sur des stations de transfert d’énergie par pompage (11) et des installations de stockage de déchets non dangereux (1) représentent une puissance installée de 125 GWh par an. Le parc français de méthanisation en injection est majoritairement (54 %) composé de petites installations d’une puissance inférieure à 15 GWh par an, représentant environ 30 % de la capacité totale installée, avec une puissance établie de 3,1 TWh. Les 221 sites, dont la puissance installée est comprise entre 15 à 30 GWh, représentent près de 42 % de la puissance installée française, avec  4,5 TWh par an. Les 62 unités de plus de 30 GWh par an représentent une capacité de 3,1 TWh, soit 28 % de la puissance nationale dont 373 GWh ont été installés depuis le 1er janvier. Quatre régions concentrent 61 % des injections Quatre régions – Grand Est, Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine et Île-de-France – concentrent 60 % des capacités installées à la fin du premier semestre 2023 et 61 % des injections au cours de cette période. Depuis plusieurs années, ces quatre régions – Grand Est (21 %), Hauts-de-France (18 %), Nouvelle-Aquitaine (12 %) et Île-de-France (9 %) – concentrent la majorité de la puissance installée en France, ainsi que la majorité des injections (61 %), soit 3,8 TWh depuis le début de l’année. Les régions Grand Est et Hauts-de-France sont celles qui ont ajouté le plus de nouvelles capacités de production avec respectivement 344 GWh et 266 GWh. Depuis le début de l’année, 6,3 TWh ont été injectés dans les réseaux gaziers français. [caption id="attachment_18638" align="alignnone" width="3622"] Graphique réalisé avec les données fournies par le SDES. ©Gaz d’aujourd’hui[/caption] 14,6 TWh par an de projets inscrits au registre À la fin du troisième trimestre  2023, la capacité des 847 projets en file d’attente est de 14,6 TWh par an, « en diminution de 8 % par rapport à fin 2022 » précise le SDES et de 5 % par rapport au trimestre précédent. Depuis le début de l’année, 87 nouveaux projets ont été inscrits au registre pour une capacité réservée de 2,3  TWh par an, un rythme quasi similaire en nombre de projets à la même période en 2022 (52) mais avec une puissance installée nettement supérieure (+ 43 %). Après avoir été longtemps tout en haut du podium, la région Grand Est ( 1,4 TWh) et la région Hauts-de-France (1,2 TWh) laissent leur place à la Normandie (1,6 TWh) et à l’Île-de-France (1,6 TWh par an) qui représente 22% de la capacité nationale de production réservée. Et la plupart des régions continuent d’enregistrer une baisse d’enregistrement des projets par rapport à l’année 2022. Neuf installations de biométhane hors méthanisation (méthane de synthèse obtenu par pyrogazéification) sont en projet pour une capacité maximale de production de 420 GWh par an, soit trois nouvelles enregistrées depuis le début de l’année 2023.

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