Les stations de ski appellent à plafonner les prix de l’énergie

Avec la hausse des coûts de l'énergie, "la pérennité de certaines stations est en jeu" selon l'Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM). ©Shutterstock

Publié le 26/08/2023

3 min

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Face à la hausse des prix de l’énergie en 2023 qui plombent leurs résultats, les stations de ski ont appelé jeudi Bercy à peser « de tout son poids » auprès des distributeurs d’énergie, dont EDF, pour revenir à des prix « raisonnables« . « Nous veillerons à ce que chaque commune de montagne puisse avoir une renégociation équitable qui lui permette d’assumer son coût d’électricité », a assuré en réponse le ministre de l’Économie et des finances Bruno Le Maire, en rappelant qu’EDF, « 100 % publique, 100 % au service des citoyens« , devait « respecter ses engagements« .

Par la rédaction, avec AFP

 

Selon l’Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM), « la pérennité de certaines stations est en jeu« . Avant décembre 2022, les stations payaient environ 60 euros le mégawattheure (MWh), or les prix ont grimpé jusqu’à 600 euros selon les chiffres de l’ANMSM qui regroupe une centaine de stations sur cinq massifs français (Alpes du Nord et du Sud, Jura, Massif central, Pyrénées et Vosges). Une situation intenable pour un secteur sous pression avec des factures énergétiques qui ont bondi, déjà largement éprouvé par la crise pandémique et ses conséquences.

« Avoir des prix de l’énergie raisonnables »

« Il faut que Bercy pèse de tout son poids sur les distributeurs d’énergie, dont EDF, et sur la politique européenne afin que le prix de l’énergie soit raisonnable, c’est-à-dire avec un prix plafond de 150 à 200 euros le mégawattheure (MWh)« , a expliqué à l’AFP Jean-Luc Boch, maire de La Plagne Tarentaise (Savoie) et président de l’ANMSM, avant la réunion. Pour Pierre Vollaire, maire des Orres (Hautes-Alpes) et vice-président de l’ANMSM, « les méthodes employées par EDF depuis 18 mois pour renégocier les contrats sont inacceptables« . « Nous avons dû accepter, avant 17h, des propositions faites sur tableau Excel, le matin, sous peine de voir notre alimentation coupée et nos droits aux tarifs liés au nucléaire historique supprimés« , a-t-il dit.

Des conséquences visibles

La question des coûts de l’énergie a été soulevée à l’occasion d’une table ronde dédiée à « l’économie du tourisme de montagne dans un contexte de changement climatique » en présence du ministre. Car à long terme, c’est tout l’avenir de la montagne qui se pose.

« Dès 2050, 75 % des glaciers français qui culminent à moins de 3 500 mètres d’altitude auront disparu, quel que soit le scénario climatique. Les glaciers des Alpes ont perdu plus de 50 % de leur surface et de leur volume depuis 1900. »

Christian Vincent, CNRS

« Dès 2050, 75 % des glaciers français qui culminent à moins de 3 500 mètres d’altitude auront disparu, quel que soit le scénario climatique (…), selon une étude publiée en 2023« , a rappelé pendant la table ronde Christian Vincent, chercheur à l’Institut des géosciences de l’environnement (IGE), laboratoire de recherche situé à Grenoble (Isère), affilié au CNRS. « Les glaciers des Alpes ont perdu plus de 50 % de leur surface et de leur volume depuis 1900« , selon ce spécialiste.

Pour Bruno Le Maire, ce « message d’alerte visible tangible et dramatique souligne la nécessité absolue d’accélérer la transition écologique ». Le ministre a aussi souhaité que les acteurs locaux « parviennent à trouver un équilibre entre valorisation (…) et préservation de la montagne« .