Les investissements publics dans la R&D en énergie ne cessent de progresser en France

La France est le seul pays du G7 à connaître une évolution positive marquée de la part de ses investissements publics alloués à la recherche énergétique dans le PIB : + 11 % en 2022. ©Shutterstock

Publié le 10/05/2024

4 min

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Les dépenses publiques françaises de recherche et développement (R&D) en énergie ont atteint 2 018 millions d’euros en 2022. La France, qui consacre à la R&D publique en énergie la part de PIB la plus élevée des pays du G7, a considérablement augmenté ses dépenses dans ce domaine en trois ans et notamment dans les nouvelles technologies de l’énergie, pierre angulaire de la transition.

Par Laura Icart

 

La France s’est dotée en 2016 d’une stratégie dédiée à la recherche énergétique en plus d’un important dispositif de démonstration et de partenariats publics-privés visant les nouvelles technologies de l’énergie (NTE). Aujourd’hui, le soutien à la recherche et l’innovation constitue l’un des axes majeurs de la transition énergétique pour accompagner ces filières vers la maturité et la compétitivité propices à leur développement. Présente sur l’ensemble de la chaîne de valeur de la R&D (recherche fondamentale, industrielle, expérimentation pré–industrielle, démonstrations technologiques, etc.), la recherche française rassemble les organismes de recherche publique concernés par les enjeux énergétiques mais aussi les entreprises. 

+ 41 % des investissements depuis 2019

Les investissements publics français dans la R&D en énergie ont dépassé les 2 milliards d’euros en 2022, soit environ à 0,08 % du PIB national, indique dans une note le service statistiques du ministère de la Transition énergétique qui souligne que pour la première fois en 2022 les investissements de R&D dans les nouvelles technologies de l’énergie dépassent ceux alloués à la R&D nucléaire, notamment « au travers de projets ambitieux sur l’hydrogène et les batteries associées au transport ». L’augmentation des fonds alloués à la R&D énergie depuis 2019 est de 41 % et de 14 % (+ 242 millions d’euros) par rapport à 2021. « C’est la troisième année consécutive que la hausse des investissements est supérieure à 10 % » note le SDES. Avec 2 018 millions d’euros investis en 2022, la France atteint son plus haut niveau et voit également une dynamique nouvelle émerger en termes d’investissements avec une croissance portée par les nouvelles technologies à plus de 60 %. Si la part d’investissements dans la R&D nucléaire reste importante, elle a diminué en 10 ans, passant de 59 à 41 % et la part des investissements dans la R&D des énergies fossiles (hors capture carbone) a elle littéralement chuté, passant de 284 à 16 millions d’euros.

Les investissements pour les nouvelles technologies en hausse de 60 %

« 80 % des investissements publics dans la recherche nucléaire sont consacrés à la fission alors que les 20 % restants sont consacrés à la fusion » note le SDES qui souligne que la baisse de financements en 2022 provient majoritairement des moyens alloués à la fission (- 18 %). La progression la plus importante est celle des nouvelles technologies de l’énergie et plus particulièrement les investissements consacrés à l’hydrogène et aux piles combustibles qui ont porté la part totale en 2022 à 1 014 millions d’euros, soit environ 50 % des financements publics de R&D en énergie contre 36 % l’année précédente. Les investissement dans l’hydrogène et dans les piles combustibles ont donc été les plus importants (43 %), devant l’efficacité énergétique (25 %), les énergies renouvelables (19 %), l’électricité et le stockage (9 %), la capture et stockage du CO₂ (4 %). La part de l’efficacité énergétique est majoritairement tirée par les transports (à 168 millions d’euros) notamment via les moyens alloués à l’appel à projets « solutions innovantes batteries », le bâtiment (34 millions d’euros) et l’industrie (27 millions d’euros). L’investissement dans la R&D sur les énergies renouvelables est resté stable en 2022, à 189 millions d’euros, principalement dédié au solaire (80 millions d’euros) et à la biomasse (60 millions d’euros). Le reste des investissements publics se répartit à part égale entre le stockage d’énergie hors transports (46 millions d’euros) en baisse, la génération, distribution et transmission d’électricité (46 millions d’euros) et la capture et séquestration du carbone (45 millions d’euros) en hausse.

La France consacre à la R&D publique en énergie la part de PIB la plus élevée des pays du G7 et a consacré en 2022 près de 2 milliards d’euros en niveau absolu, soit la troisième part la plus importante après les États-Unis, champions absolus avec 9,1 milliards d’euros investis en 2022, soit 54 % du montant total investi par les pays du G7 et le Japon (2,2 milliards d’euros). La France est le premier européen, devant l’Allemagne et le Royaume-Uni qui ont respectivement investi 1,5 et 1 milliard d’euros.