Les énergies renouvelables vont rapporter 13,7 milliards d’euros à l’État en 2023

Publié le 19/07/2023

3 min

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Le secteur des énergies renouvelables va rapporter 13,7 milliards d’euros de recettes à l’État au titre de l’année 2023, selon une évaluation communiquée le 19 juillet par la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Une recette importante mais en nette baisse par rapport à celle prévue initialement par le régulateur « du fait de la forte baisse des prix de gros survenue depuis » sur les marchés de l’électricité.

Par la rédaction, avec AFP

 

Ces recettes découlent d’un mécanisme de soutien aux renouvelables particulier mis en place depuis 2003 : l’État garantit un certain niveau de prix d’achat de l’électricité aux opérateurs d’énergies renouvelables, qui en revanche reversent la différence quand les prix du marché dépassent ce prix garanti – ce qui est le cas aujourd’hui. 2023 sera « la première année pour laquelle les charges de service public de l’énergie à compenser aux opérateurs sont négatives » soulignait en novembre dernier la CRE qui estimait à 25 milliards d’euros les recettes prévues « du fait de la forte baisse des prix de gros survenue depuis ».

50 % du bouclier financé par les recettes

« Les recettes (pour l’État) liées au soutien aux énergies renouvelables s’élèvent à 13,7 milliards d’euros en prenant en compte les régularisations, ce qui permet le financement d’environ 50 % des dépenses publiques liées aux boucliers tarifaires et amortisseurs », a indiqué la CRE dans un communiqué. « Sans l’éolien et le solaire, le bouclier tarifaire coûterait deux fois plus cher à l’État », a résumé dans un tweet Nicolas Goldberg, expert en énergie chez Colombus Consulting. Non prises en compte dans la précédente évaluation, les charges liées aux mesures exceptionnelles de protection des consommateurs (boucliers tarifaires et amortisseurs) ont représenté au titre de l’année 2023 « des dépenses supplémentaires de 25,5 milliards d’euros par rapport au montant de 3 milliards d’euros intégré dans la délibération de novembre 2022 » et lié aux boucliers tarifaires électricité et gaz au titre de 2022.

0,6 milliard d’euros à compenser en 2024

Les charges prévisionnelles à compenser par l’État aux opérateurs pour 2024 s’élèvent à 0,6 milliard d’euros. « Celles-ci n’intègrent pas, à ce stade, de dépenses liées aux boucliers tarifaires et amortisseurs, les dispositifs envisagés par le gouvernement pour 2024 n’étant pas connus » indique le régulateur. Les recettes liées au soutien aux énergies renouvelables électriques (2,7 milliards d’euros) en métropole continentale, dont le montant « est fortement dépendant du dispositif de déplafonnement des contrats de complément de rémunération » devraient compenser en partie les charges liées au biométhane injecté (+ 0,9 milliard d’euros) et au soutien dans les zones non interconnectées (+ 2,2 milliards d’euros). Les installations de cogénération au gaz naturel devraient produire 5,2 TWh en 2024, une production en baisse par rapport à celle prévue en 2023 (5,8 TWh) et celle constatée en 2022 (6,7 TWh), du fait de l’arrivée à échéance et de résiliations anticipées de contrats d’achat. Les prévisions d’injection de biométhane sur l’année 2024 s’élèvent, elles, à 12,4 TWh, contre 9,3 TWh prévus pour l’année 2023 (mise à jour de la prévision) et 6,7 TWh effectivement injectés au cours de l’année.