« Les énergies butane, propane et les biogaz contribuent à améliorer la qualité de l’air, à réduire les émissions de GES tout en offrant une vraie alternative aux utilisateurs ! »

Publié le 03/11/2019

4 min

Publié le 03/11/2019

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3 questions à... Matthieu Lassalle, président du CFBP Le président-directeur général de Primagaz France a été élu président du Comité français du butane et du propane (CFBP) en juin dernier. Il revient sur les grands enjeux de l’industrie du GPL en France et le rôle du CFBP pour accompagner la transition énergétique. Propos recueillis par Laura Icart   Que représente aujourd’hui l’usage du GPL en France ? Les GPL font partie du mix énergétique français depuis les années 30. Présents sur tout le territoire, ils offrent une solution gaz aux 27 000 communes qui ne sont pas raccordées au réseau de gaz naturel, soit plus de 11 millions de foyers français. Près de 700 000 foyers recourent au propane en citerne pour se chauffer, disposer d’eau chaude ou cuisiner. Les installations de chaudières propane ont augmenté de 15 % en 2018. Le marché des réseaux de propane est quant à lui en forte croissance. Sur 36 000 communes, 70 % d’entre elles ne sont pas desservies par les réseaux publics de gaz naturel. On compte actuellement 3 760 réseaux de propane, soit un doublement en sept ans. Au total, ce sont actuellement plus de 50 000 foyers qui profitent du raccordement à un réseau de gaz propane dans des communes non desservies par le gaz naturel. C’est également le cas de nombreux professionnels dans les secteurs agricole, artisanal, tertiaire et industriel. Près de 210 000 automobilistes roulent au GPL, qui possède aujourd’hui le maillage de stations le plus dense (1 700 à ce jour), capable d’assurer l’approvisionnement d’un parc de véhicules dix fois supérieur au parc roulant actuel. Comment accompagnez-vous la transition énergétique sur nos territoires ? Le gaz, sous ses différentes formes, est une partie de la solution : méthane ou propane pourront permettre à court terme, en substitution du fioul dans le secteur du bâtiment, de réduire significativement les émissions de CO2 et d’autres polluants comme les particules. À moyen terme, grâce aux biogaz comme le biopropane, ce sera une réduction additionnelle de 80 % des émissions de CO2 qui sera possible, sans compter l’amélioration des performances des équipements de production de chaleur et la complémentarité avec d’autres renouvelables. Près de 5 millions de résidences sont chauffées au fioul. Grâce au gaz propane disponible partout y compris dans les îles, tous les territoires pourront s’appuyer sur la complémentarité des énergies pour parvenir à leurs objectifs. Nous accompagnons la transition énergétique dans tous ces territoires par nos investissements dans la construction et l’exploitation de réseaux de propane [3 000 sont en service, NDLR]. Nous incitons les particuliers, bailleurs sociaux et collectivités locales, aux économies d’énergies au travers des programmes CEE et nous faisons progresser nos outils logistiques pour permettre au plus grand nombre de disposer d’une énergie souple d’utilisation et compétitive et qui pourra devenir à terme 100 % renouvelable. Coté mobilité, un véhicule GPL est classé Crit’ Air 1, il réduit jusqu’à 20 % les émissions de CO2, n’émet aucune particule fine et très peu de NOx. Quels sont les grands enjeux identifiés pour votre filière dans les prochaines années ? La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) vise la neutralité carbone et encourage les solutions qui pourront y contribuer. Cela demande le concours de tous les acteurs de notre société : pouvoirs publics, particuliers et entreprises. Une vraie prise de conscience de tous est nécessaire pour amorcer cette transition écologique. Ensuite, celle-ci passera par une transition énergétique basée sur un mix équilibré. Dans le domaine de l’énergie, notre pays dispose d'un savoir-faire fort et de potentialités qui doivent être développées. Certes, l’électricité est un atout indéniable et sa place doit être centrale dans notre mix énergétique. Mais centrale ne signifie pas exclusive car elle ne dispose pas de tous les atouts nécessaires pour couvrir les besoins d’un pays, voire d’un continent, à un coût acceptable : difficile à stocker, pointes de consommations difficiles à gérer par les réseaux de distribution… Les énergies butane, propane et les biogaz sont complémentaires des autres énergies car elles contribuent à améliorer la qualité de l’air, à réduire les émissions de GES tout en offrant une vraie alternative aux utilisateurs. La PPE reconnait les avantages du GPL en tant que carburant alternatif, de même que le potentiel du bioGPL. Elle fixe à ce titre un objectif de développement des immatriculations de véhicules GPL. Un des grands enjeux pour notre industrie sera le développement des technologies renouvelables. Si l’on sait faire du bio-propane à l’échelle industrielle, le bio-isobuthène en est encore au stade préindustriel. Nous sommes pourtant convaincus que l’essor de ces énergies plus vertes sera en mesure répondre aux objectifs que s’est fixés la France en termes de neutralité, même si nous avons conscience qu’il faudra au moins trente ou quarante ans avant que ces énergies renouvelables puissent remplacer le butane ou le propane. Crédit : Primagaz.

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