Le Valtom et Waga Energy valorisent en biométhane du biogaz « multi-sourcé »

Le VALTOM et Waga Energy ont réalisé le 18 décembre la première injection de biométhane à partir d’une source de biogaz hybride à l'échelle européenne.  ©Shutterstock

Publié le 09/01/2025

5 min

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Dans le Puy-de-Dôme, un projet inédit de double valorisation de biogaz issu d’une unité́ de méthanisation et d’un site de stockage des déchets a été mis en service fin 2024. Porté par le Valtom, collectivité́ publique en charge de la valorisation et du traitement des déchets ménagers du Puy-de-Dôme et du nord de la Haute-Loire et Waga Energy avec l’appui de GRDF, ce projet innovant a réalisé la première injection de biométhane à partir d’une source de biogaz hybride. Par Laura Icart   « C’est une première en Europe » selon les partenaires du projet, une unité de production de biométhane à la fois alimentée par le biogaz du site de stockage des déchets de Puy-Long et par celui de l’usine de méthanisation du pôle Vernéa. Un projet qui s’intègre dans une démarche innovante initiée par le Valtom et son président Laurent Battut depuis 2019 pour une valorisation optimisée des biodéchets.   Un projet unique en Europe « La mise en service de ce dispositif innovant, unique en Europe, est l’aboutissement de quatre années de concertation avec les services de l’État, pour faire évoluer une réglementation qui ne permettait pas jusqu’à présent de produire du biométhane en mélangeant le biogaz d’une usine de méthanisation et celui d’un site de stockage de déchets » explique Laurent Battut. Car la petite révolution de ce site, est bien là : concrètement, elle permet de recycler à la fois le biogaz issu de l’installation de stockage de déchets ménagers et le biogaz issu des biodéchets des citoyens pour alimenter une même unité de production de biométhane. « Ce projet n’avait rien d’évident au départ » nous confiait le président du Valtom au moment de sa présentation en février 2023, car il était « très complexe » à bien de égards puisqu’il fallait produire du biométhane à partir de deux sources de biogaz différentes via des collectes séparées de biodéchets de Clermont Auvergne Métropole et du Syndicat du bois de l’aumône, acheminées vers le pôle de valorisation Vernéa, avec une réglementation qui, à la genèse du projet en 2019, ne permettait pas de produire du biométhane en mélangeant le biogaz d’une usine de méthanisation et celui d’une ISDND. Il a fallu beaucoup « d’investissements des services de l’État et notamment du préfet pour pouvoir y parvenir » rappelait, toujours il y a deux ans, Laurent Battut. « Ce projet innovant et unique en Europe témoigne des synergies qui peuvent exister entre une usine de méthanisation et un site de stockage des déchets, dès lors que ce dernier est équipé d’une unité Wagabox et relié au réseau de gaz » a souligné de son côté le directeur de Waga Energy Mathieu Lefebvre. Du biométhane alimenté par une source de biogaz hybride   Le 18 décembre, Valtom Énergie Biométhane, société commune créée par Waga Energy et le Valtom, a annoncé la première injection de biométhane dans le réseau exploité par GRDF qui a réalisé pour l’occasion un raccordement de 700 mètres. Pour valoriser à la fois le biogaz du site de stockage de déchets de Puy-Long et celui de l’unité de méthanisation du pôle Vernéa, le pôle de valorisation des déchets ménagers du Valtom situé à quelques centaines de mètres l’un de l’autre, c’est une Wagabox qui a été installée. Jusque-là, le biogaz du site de stockage de déchets de Puy-Long était valorisé sous forme d’électricité, et celui de l’unité de méthanisation servait à alimenter l’incinérateur. Cette Wagabox est dimensionnée pour fournir jusqu’à 15 GWh de biométhane par an, « soit l’équivalent de la consommation d’environ 2 000 foyers ou d’une soixantaine de bus roulant au bioGNV » précisent les partenaires du projet qui alimentera en énergie des habitants, des entreprises locales mais aussi la station d’avitaillement en carburants alternatifs de Gandaillat, mise en service à Clermont-Ferrand en 2021 par Clermont Auvergne Métropole. Un projet également financé par les citoyens Au global, le projet a représenté un investissement de 3,5 millions d’euros, financé via Valtom Énergie Biométhane « qui perçoit désormais les revenus générés par la vente du biométhane ». Entre mars et juin 2024, Valtom Énergie Biométhane avait lancé sur la plateforme Enerfip un financement participatif à hauteur de 200 000 euros « à un taux d’intérêt brut de 7 % et pour une durée de trois ans ». Objectif pour la société : impliquer les habitants et plus généralement le citoyen dans des projets d’énergies renouvelables. Près de 180 000 euros ont été collectés. Un projet qui a également bénéficié de subventions de l’Ademe (339 000 euros) et de la Caisse des dépôts à hauteur de 60 000 euros dans le cadre du programme de développement urbain ÉcoCité.

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