Le bilan climatique 2023 selon Météo France

Selon Copernicus  l’année 2023 est l’année la plus chaude depuis le début de l’ère préindustrielle.  L’anomalie de température mondiale relevé sur l’année 2023 jusque fin octobre est de +1,4 °C par rapport à l’ère préindustrielle soit à peine 0,1°C en dessous de +1,5 °C préconisé dans l'Accord de Paris de 2015.  © Shutterstock

Publié le 15/12/2023

5 min

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L’année 2023 devrait « se classer au deuxième rang des années les plus chaudes en France » indiquait début décembre Météo France. Si la moyenne pluviométrique hors disparité régionale est proche de la normale, les températures élevées ont fait perdurer les conditions de sécheresse des sols tout au long de l’année. Aux vagues de chaleurs extrêmes du mois d’août se sont succédées à l’automne des périodes de chaleurs intenses et de fortes précipitions entraînant des inondations importantes, notamment dans le Nord de la France.

Par Laura Icart

 

La pluie n’est pas tombée en France depuis le 21 janvier, soit une série de 32 jours consécutifs. « Du jamais vu durant un hiver météorologique » indiquait en février dernier Météo France qui n’avait pas constaté une tel phénomène depuis le début des mesures en 1959. In fine, la pluviométrie en moyenne sur l’année 2023 devrait être « proche de la normale » indique l’organisme météorologique. Alors que 2023 sera l’année la plus chaude jamais enregistrée en Europe depuis le début de l’ère préindustrielle (1850-1900) estime Copernicus, ce sera  la deuxième année la plus chaude après 2022 dans notre pays souligne Météo France.

14,2 °C  de température moyenne en France

La température moyenne en France est estimée à 14,2 °C  indique Météo France, soit « l’anomalie thermique sur l’ensemble de l’année devrait se situer probablement autour de + 1,3 °C » par rapport aux normales 1991–2020. Au-delà de cette nouvelle hausse de l’anomalie, c’est bien sûr le fait que les années le plus chaudes « sont majoritairement des années très récentes » qui interpelle, preuve indéniable de l’accélération du réchauffement climatique. « Neuf des dix années les plus chaudes depuis le début du XXe siècle sont postérieures à 2010 et les trois années les plus chaudes depuis le début du XXe siècle sont postérieures à 2020 » précise l’étude. 

Une pluviométrie dans la moyenne

Au contraire de l’année 2022 qui avait été particulièrement sèche et contrairement à ce que le début de l’année laissait présager, la pluviométrie devrait être proche de la normale (1991–2020),  avec cependant de fortes disparités entre les régions. « Les alternances de périodes d’assèchement et de ré-humidification des sols de façon opposée entre le nord et le sud de la France » ont eu des effets bien différents d’une régions à l’autre. Les pluies abondantes sur la façade ouest et la moitié nord du pays « ont laissé entrevoir la fin de la sécheresse des sols sur ces régions » mais ont aussi été la cause d’importantes inondations, notamment dans les Hauts-de-France, alors que le littoral languedocien et les Pyrénées-Orientales sont toujours en déficit pluviométrique. Selon Météo France, le déficit est de l’ordre de près de 70 % dans les Pyrénées-Orientales et de 65 % dans l’Aude. En ce qui concerne les nappes, le suivi actualisé par le BRGM au 1er novembre indique qu’au niveau national, « le niveau reste sous la normale mensuelle pour 65 % des nappes ».

Une vague de chaleur inédite après le 15 août

La France a connu des températures estivales jusqu’à la mi-octobre, marquée notamment par une vague de chaleur inédite à la fin du mois d’août, « la plus longue et la plus intense jamais observée après un 15 août » note Météo France. L’été 2023 est le quatrième été le plus chaud jamais enregistré en France, même si des températures en deçà de la moyenne ont été observées sur la moitié nord de la France entre la fin du mois de juillet et le début du mois d’août. Des niveaux de chaleur inédits ont été atteints du Sud-Ouest au Centre-Est ainsi que près de la Méditerranée. La France a enregistré « sa 47e vague de chaleur depuis 1947, la plus longue et la plus intense après un 15 août, avec des niveaux de chaleur inédits ». À Toulouse, le thermomètre a atteint 42,4 °C le 23 août, avec une température qui n’a pas baissé au-dessous de 27,4 °C durant la nuit.

Un automne marqué par les extrêmes

L’automne 2023 « sera le plus chaud jamais enregistré depuis 1900, devant les automnes 2006 et 2022 ». Une situation exceptionnelle ? A priori non selon Météo France qui estime que « des extrêmes chauds de température de plus en plus tard dans la saison », c’est ce à quoi l’ s’attend dans les prochaines décennies. Et comme un contraste au début de l’année 2023, aux 32 jours sans pluie du mois de janvier s’est succédé mi octobre une séquence de 32 jours consécutifs avec précipitations, « inédite depuis 1988 ». « Jamais de telles quantités de pluie n’avaient été mesurées en 30 jours consécutifs à l’échelle du pays : plus de 240 mm (l/m2) » note Météo France. Une séquence qui a provoqué de très importantes inondations dans de nombreuses régions, particulièrement dans les Hauts-de-France.