La qualité de l’air continue de s’améliorer en Île-de-France selon Airparif

 Les niveaux de pollution de l'air en Île-de-France ont poursuivi en 2023 mais les niveaux de pollution observés restent au dessus des recommandations de l'OMS. ©Shutterstock

Publié le 27/04/2024

4 min

Publié le 27/04/2024

Temps de lecture : 4 min 4 min

Les niveaux de pollution de l’air en Île-de-France ont poursuivi en 2023 leur baisse enclenchée il y a 20 ans, mais les niveaux de pollution observés restent encore loin de respecter les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a annoncé le 13 avril l’association francilienne indépendante de surveillance et d’information sur la qualité de l’air, Airparif. Principale conséquence : l’impact sanitaire reste important.

Par la rédaction, avec AFP

 

Si des réductions et des améliorations globales de la qualité de l’air ont été constatées au cours des deux dernières décennies, « à l’exception de l’ozone de basse altitude », la pollution atmosphérique reste responsable d’environ 40 000 décès prématurés chaque année dans notre pays, avec un coût sanitaire externe qui se chiffre en plusieurs centaines de millions d’euros par an. En 2023, 4,5 millions d’habitants d’Île-de-France étaient exposés à des concentrations de polluants de l’air supérieures à au moins une de ces nouvelles valeurs limites réglementaires.

– 40 % de particules fines et de dioxyde d’azote en 10 ans

« L’amélioration de la qualité de l’air que nous constatons en Île-de-France illustre l’impact effectif de la mise en place de politiques publiques. Elles apportent des bénéfices concrets en matière de santé humaine » indique Karine Léger, directrice générale d’Airparif. Des politiques publiques mais aussi les conditions météorologiques, en 2023, « favorables à la dispersion de la pollution et à des températures globalement clémentes en période hivernale, limitant de ce fait l’usage du chauffage ». Les concentrations de dioxyde d’azote (NO₂) ont baissé en moyenne de 40 % entre 2013 et 2023 en Île-de-France (- 55% entre 2003 et 2023). Le dioxyde d’azote est « un gaz polluant qui aggrave notamment le risque de mortalité lié au diabète et aux AVC » précise Airparif. Les concentrations en particules fines (PM2,5) – dont l’inhalation augmente le risque de maladies cardiovasculaires et respiratoires et impacte la santé périnatale – et celles de dioxyde d’azote donc, qui favorise l’apparition de l’asthme et diminue la fonction pulmonaire, ont baissé en moyenne de 40 % entre 2013 et 2023 (- 55 % entre 2003 et 2023), précise le communiqué.  

L’ozone, éternel mauvais élève

Le point noir en Île-de-France reste l’ozone de basse altitude, polluant de l’air et gaz à effet de serre qui se forme par combinaison d’autres polluants en présence d’une forte chaleur et d’un fort ensoleillement. Sa présence s’accroît avec le réchauffement climatique. La concentration de ce gaz ne présente aucune amélioration. Les indicateurs d’impact sur la santé de l’ozone de basse altitude, nocif pour le système respiratoire, ont globalement stagné entre 2013 et 2023, avec des variations fortes d’une année sur l’autre en fonction des conditions météorologiques. « L’ensemble des Franciliens était exposé à des niveaux moyens annuels largement supérieurs aux recommandations de l’OMS » indique Airparif.

Peut encore mieux faire

Dix épisodes de pollution, cinq à l’ozone et cinq aux particules fines, ont par ailleurs été enregistrés en 2023 en région parisienne, au plus bas depuis ces 10 dernières années, à égalité avec 2022. Les décès prématurés dus à la pollution de l’air sont également en baisse : de 10 000 par an en Île-de-France en 2010 à 6 200 en 2019. Une amélioration globale à mettre au crédit des politiques publiques de réduction des émissions de polluants à la source, explique Airparif. Mais si les valeurs limites imposées par la France sont aujourd’hui respectées pour la plupart des polluants en Île-de-France, excepté pour le dioxyde d’azote, « 85 % des Franciliens étaient exposés à des concentrations qui dépassent les recommandations de l’OMS annuelle et journalière ». « Les concentrations des polluants réglementés dépassent toujours largement les seuils recommandés par l’Organisation mondiale de la santé », indique l’organisme.

Mercredi, le Parlement a définitivement adopté la directive air qui fixe de nouveaux seuils pour abaisser les concentrations moyennes annuelles à ne pas dépasser à 20 µg/m3 pour le dioxyde d’azote, contre 40 µg/m3 actuellement, et à 10 µg/m3 pour les particules fines, contre 25 µg/m3 actuellement. Ces nouvelles normes permettraient d’éviter 1 800 décès prématurés par an, assure Airparif.