La production d’énergie à Bercy, le climat à la Transition écologique

Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, étend son champ de compétences à la sobriété, l'efficacité énergétique et la mer mais devra composé avec Bruno Le Maire sur l'ensemble des sujets liés à l'énergie. ©shutterstock

Publié le 26/01/2024

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Le 25 janvier, les décrets d’attribution sont venus préciser le périmètre d’actions entre Bercy et le ministère de la Transition écologique et la cohésion des territoires (MTEC). La production énergétique mais aussi la gestion des certificats d’économie d’énergie (CEE), pierre angulaire de la politique de rénovation énergétique en France, revient à Bruno Le Maire. Christophe Béchu voit également le portefeuille de Roquelaure s’agrandir vers le climat, la mer et même la sûreté nucléaire.

Par la rédaction avec AFP

 

Avec la disparition du ministère de la Transition énergétique et en attendant la nomination de ministres délégués et de secrétaire d’État, le portefeuille de l’énergie et du climat est réparti entre Bruno Le Maire et Christophe Béchu. Si le second sera bien associé aux décisions et conservera la cotutelle de la direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) sur les questions relatives à l’air et à la mobilité, c’est bien le ministre de l’Économie qui aura « autorité  principale » sur la DGEC et sur le secrétariat général du ministère de la Transition écologique, de la cohésion des territoires et de la mer. Bruno Le Maire sera chargé de la politique de l’énergie, comprenez la programmation pluriannuelle de l’énergie, l’évolution des réseaux de transport d’énergie, l’exploitation et le développement des filières énergétiques, les tarifs de l’énergie, la lutte contre la précarité énergétique et de politique de certificats d’économie d’énergie. Sur la question des CEE âprement disputée entre Bercy et le MTEC, Christophe Béchu « sera logiquement associé à l’ensemble des décisions  » puisqu’il a le « lead sur la rénovation des bâtiments et l’efficacité énergétique » précise à la presse son entourage.

Des attributions élargies pour le MTECT

« Il n’y a aucune attribution en moins, il y a des attributions en plus », a souligné son entourage dans une présentation à la presse, saluant « un portefeuille qui s’agrandit vers la biodiversité via les océans, l’efficacité énergétique et le climat pour continuer de donner de la cohérence ». « L’adaptation au changement climatique, la politique de rénovation, la décarbonation des transports, la promotion de l’efficacité énergétique sont des attributions qui seront principalement traitées chez Christophe Béchu » assure son entourage. Le ministre de l’Économie y sera « associé ». Selon le JO, le ministre est désormais chargé de « la lutte contre le changement climatique« , reprenant ainsi des prérogatives de l’ancien ministère de la Transition énergétique, aujourd’hui disparu. Si Bercy s’occupe pour l’essentiel de l’énergie, Christophe Béchu récupère pour sa part – en y associant le ministère de l’Économie – « la politique en matière de sûreté et de sécurité nucléaires« . Cela au moment où le gouvernement mène un projet contesté de fusionner l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), auteure des décisions sur les centrales, et l’Institut de radioprotection et sûreté nucléaire (IRSN), expert du secteur. « Au titre des relations internationales sur la biodiversité terrestre et marine, l’environnement et l’économie circulaire, il représente le Premier ministre, chargé de la planification écologique et énergétique, dans les négociations européennes et internationales« , dit encore le texte, qui ne mentionne pas explicitement les COP sur le climat, dont la prochaine édition se tiendra en Azerbaïdjan. « Christophe Béchu sera bien évidemment présent à la COP29 et au coeur des négociations », a affirmé son cabinet, rappelant que la position française était le fruit d’un travail interministériel coordonné par le Quai d’Orsay, tandis que l’Union européenne négocie ensuite au nom de tous les États membres. « Dans le contexte géopolitique spécifique à la COP29 et au pays dans lequel elle se tient, les enjeux diplomatiques seront évidemment renforcés et justifient une implication encore accrue du ministre de l’Europe et les Affaires étrangères« , ajoute-t-on. Christophe Béchu s’occupe aussi désormais également de la mer, avec la disparition du secrétaire d’État rattaché à Matignon dédié à ce sujet, en particulier de « la politique en matière de pêches maritimes« , en associant le ministère de l’Agriculture. « Ça crée des vraies passerelles entre la biodiversité et la mer, la protection des océans évidemment, avec la perspective aussi de la lutte contre les plastiques », souligne son entourage.

Bruno Le Maire représentera le Premier ministre, chargé de la planification écologique et énergétique, « dans les négociations européennes et internationales sur l’énergie, en concertation avec le ministre de l’Europe et des affaires étrangères, et veille à l’application des accords conclus ». « Associé » avec Christophe Béchu, il aura également en charge l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques en matière de développement de la chaleur renouvelable, de décarbonation des transports et des bâtiments, de promotion de l’efficacité énergétique, de sûreté et de sécurité nucléaires et de transition vers une économie circulaire. Il sera également associé par le ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire à la définition et à la mise en œuvre de la politique dans le domaine des industries agroalimentaires et forestières, y compris la gestion de la ressource en biomasse et la difficile question du bouclage, sujet clé de la planification écologique.