La pollution aux particules fines a causé près 240 000 décès prématurés en Europe en 2022

Publié le 10/12/2024

4 min

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En 2022, la pollution de l’air liée aux particules fines a entraîné le décès de 239 000 personnes dans l'Union européenne estime le 10 décembre l’Agence européenne de l'environnement (AEE). Un chiffre en baisse de 5% qui vient confirmer une tendance observée depuis plus de 15 ans, avec un nombre de décès qui a diminué de 45 % grâce notamment à des politiques publiques beaucoup plus ambitieuses sur la qualité de l’air que l’on respire. Par Laura Icart   Un peu moins de 240 000 décès par an dans l'Union européenne peuvent être attribués à l'exposition aux particules fines selon la dernière évaluation de l'impact sanitaire de la qualité de l'air de l'Agence européenne pour l'environnement (AEE), alors que la directive révisée sur la qualité de l'air entre en vigueur aujourd'hui. Une directive qui introduit de nouvelles normes de qualité de l'air à atteindre en 2030 qui s'alignent davantage sur les recommandations de l'OMS et une obligation de surveiller des polluants supplémentaires tels que les particules ultrafines, le carbone noir et l'ammoniac. Des Européens restent exposés à des taux trop élevés « La pollution de l'air reste la menace environnementale la plus importante pour la santé des Européens » souligne la directrice de l’AEE. Malgré les difficultés rencontrées pour réduire notre exposition aux polluants atmosphériques, les données publiées par l’AEE confirment une tendance à l'amélioration de l'impact estimé sur la santé de l'exposition à long terme à trois polluants atmosphériques (particules fines, dioxyde d'azote et ozone), même si dans les faits Européens restent exposés à des concentrations de polluants atmosphériques bien supérieures aux niveaux recommandés par l'Organisation mondiale de la santé. « Une évaluation distincte a également révélé que près des trois quarts des écosystèmes européens sont exposés à des niveaux préjudiciables de pollution atmosphérique » précise l’AEE. Le rapport indique notamment que l'azote présent dans l'air, qui se dépose sur les écosystèmes, augmente l’eutrophisation. Preuve en est : « 73 % des écosystèmes de l'UE se situaient au-dessus des charges critiques d'eutrophisation en 2022 »  souligne le rapport. Le plan d'action « zéro pollution » a notamment pour objectif de réduire de 25 %, d'ici à 2030, la superficie des écosystèmes dans lesquels les dépôts d'azote dépassent les charges critiques, par rapport aux niveaux de 2005. "Il est actuellement peu probable que cet objectif soit atteint, car il a diminué de 13 % entre 2005 et 2022." Des décès évitables Selon les dernières estimations de l'AEE, au moins 239 000 décès dans l'UE en 2022 sont donc imputables à une exposition à la pollution par les particules fines (PM2,5) supérieure à la concentration recommandée par l'OMS de 5 µg/m3. Près de 70 000 décès sont imputables à l'exposition à la pollution par l'ozone (O₃) et 48 000 décès à l'exposition à la pollution par le dioxyde d'azote (NO₂). « Ces décès attribuables auraient pu être évités en respectant les recommandations de l'OMS » indique l’AEE qui précise qu’elle n'additionne pas les bilans car cela conduirait selon elle « à des doubles comptages ». Entre 2005 et 2022, le nombre de décès dans l'UE imputables aux particules fines ou PM2,5 « a diminué de 45 %, ce qui est en bonne voie pour atteindre l'objectif de réduction de 55 % défini dans le plan d'action "zéro pollution" de l'UE à l'horizon 2030 » précise l’agence. Pour les PM2,5, les nombres les plus élevés de décès attribuables en 2022 ont été enregistrés en Italie, en Pologne et en Allemagne. Mais, en proportion de la population, le nombre de décès le plus important est observé dans les pays d'Europe du sud-est. A contrario le nombre de décès le plus faible a été observé dans les pays situés au nord et au nord-ouest de l'Europe, notamment l'Islande, la Finlande, la Suède, la Norvège et l'Estonie.

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