La Norvège, précurseuse pour capter et stocker le CO2

Publié le 10/07/2018

3 min

Publié le 10/07/2018

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Le 6 juillet, le gouvernement norvégien a demandé à Total, Shell et Equinor( ex Statoil) de soumettre des demandes d’utilisation de réservoirs sous-marins pour stocker le CO2 près du champ pétrolier et gazier offshore Troll. Le gouvernement entend délivrer les premiers permis pour l’injection et le stockage de CO2 à l’automne.

Par Laura Icart

C’est en octobre 2017 que ce projet innovant a vu le jour, né d’un partenariat entre  les trois plus grands opérateurs d’hydrocarbures en Europe (Total, Shell et Statoil) pour concevoir, sur le plateau continental norvégien, le premier site de stockage mondial à recevoir du CO2 de source industrielle et issu de plusieurs pays. Un  projet qui s’inscrit dans le cadre des initiatives prises par les autorités norvégiennes pour développer à l’échelle industrielle le captage‑stockage de CO2 (CCS) sur leur territoire, déclaraient les énergéticiens lors de la signature.

Un projet unique au monde

La conception actuelle du projet comprend une installation qui capturera, comprimera et stockera temporairement une capacité d’environ 1,5 million de tonnes de CO2 par an provenant de trois usines industrielles. Elle prévoit par ailleurs d’accueillir des volumes supplémentaires de CO2, dans l’optique de stimuler le développement de nouveaux projets industriels de captage de CO2 en Norvège et en Europe, mais aussi ailleurs dans le monde.

« Statoil est convaincu que sans capter et stocker le CO2, on ne peut espérer atteindre l’objectif pour le climat défini par l’accord de Paris. Il est indispensable de déployer massivement des projets de CCS et, pour accélérer leur développement, la collaboration et le partage de connaissances sont essentiels. Nous sommes heureux d’avoir Shell et Total comme partenaires : leur expérience et leurs capacités vont renforcer ce projet », déclare Irene Rummelhoff, vice-présidente exécutive d’Equinor chargée des nouvelles solutions énergétiques. 

Ce projet prévoit le stockage du CO2 capté sur des sites industriels situés à l’est de la Norvège. Le CO2 sera transporté à partir des points de captage par navire jusqu’à un terminal de réception sur la côte ouest du pays. Le CO2 sera ensuite déchargé et transféré dans stockages intermédiaires, avant d’être acheminé par pipeline jusqu’aux puits d’injection sous-marins situés à l’est du gisement Troll, en mer du Nord norvégienne.

Les trois sociétés prépareront des études de concept et de pré-ingénierie afin d’obtenir des estimations de coûts précises pour une éventuelle décision finale d’investissement, qui devrait être prise par le Parlement norvégien en 2020-2021.