La France et l’Espagne signent un nouveau traité des Pyrénées

Publié le 20/01/2023

3 min

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La France et l’Espagne ont signé le 19 janvier un traité d’amitié et de coopération. Le traité de Barcelone vient, plus de trois siècles après le traité des Pyrénées, renforcer les relations entre les deux pays, dans un contexte géopolitique inédit marqué par la guerre en Ukraine et des relations difficiles entre Paris et Berlin. Sur le plan énergétique et industriel, la France et l’Espagne souhaitent renforcer leur coopération et travailler sur une réponse commune au plan américain Inflation Reduction Act.

Par la rédaction, avec AFP

 

Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez ont signé jeudi à Barcelone un « traité d’amitié et de coopération », portant la relation entre Paris et Madrid au plus haut niveau.

Troisième traité d’amitié et de coopération  signé par la France

C’est le troisième traité de ce type signé par la France et il est « hautement symbolique » selon l’Élysée alors que les deux pays ont annoncé une plus étroite coopération sur plusieurs sujets clés comme la question migratoire ou la transition énergétique. Le traité de Barcelone arrive presque deux ans après le traité Quirinal, signé avec l’Italie en 2021 et des relations nettement plus compliquées avec l’arrivée au pouvoir de Georgia Meloni et 60 ans après le traité de l’Élysée entre la France et l’Allemagne. Le traité de Barcelone démontre « la vivacité de nos relations avec les autorités espagnoles » souligne l’entourage du président de la République. Les deux pays ont notamment prévus tous les trois mois, en fonction de l’actualité, d’accueillir des ministres de chaque pays.

Front commun sur l’IRA

Emmanuel Macron et le Pedro Sanchez ont affiché leur unité et leur volonté d’apporter une « réponse très volontariste » à l’Inflation Reduction Act. « Nous sommes l’un et l’autre conscients du fait qu’il faut réagir de manière très volontariste », a déclaré Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse commune. Dans son discours à Davos le matin même, la présidente de la Commission européenne avait également évoqué la nécessité de protéger l’industrie et ses entreprises et éviter que l’Europe perde son leadership, notamment sur l’hydrogène où elle occupe une place importante, en particulier en termes de dépôts de brevets.

H2 Med, le nouveau grand projet franco-ibérique

Annoncé officiellement lors du sommet Euromed à Alicante, le projet H2 Med, qui doit relier Barcelone et Marseille et créer « le premier grand corridor d’hydrogène de l’Union européenne » selon le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez et adoubé par la présidente de la Commission européenne, est officiellement candidat pour bénéficier des subventions européennes en étant reconnu comme projet d’intérêt commun dans le cadre du nouveau règlement sur les réseaux transeuropéens d’énergie (RTE-E). H2 Med devrait « avoisiner les 2,5 milliards d’euros ». Ce tuyau transportera à l’horizon 2030 quelque 2 millions de tonnes d’hydrogène par an, a-t-il également précisé, soit environ 10 % de la consommation européenne prévue à horizon 2030 dans la stratégie hydrogène avec 10 millions de tonnes produites in situ et 10 millions de tonnes importées. Ce pipeline sous-marin doit permettre d’acheminer de l’hydrogène dit « vert » fabriqué à partir d’électricité renouvelable depuis la péninsule ibérique qui, avec ses nombreux parcs éoliens et photovoltaïques, ambitionne de devenir un champion de cette énergie du futur, vers la France et le nord de l’UE.