La France et les Pays-Bas renforcent leur coopération pour la transition écologique et énergétique

Publié le 14/04/2023

4 min

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À l’occasion de la visite d’État du président de la République Emmanuel Macron en Hollande, les Pays-Bas et la France ont signé le 13 avril un pacte pour l’innovation et la croissance durable. L’occasion pour les deux pays de renforcer leur coopération dans plusieurs domaines clés, et notamment l’énergie, l’industrie, le numérique et les transports.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Cette visite d’État, une première depuis 23 ans, a « confirmé l’excellence des relations bilatérales » et contribué « à l’approfondissement de la coopération entre les deux pays en faveur notamment d’une Europe plus souveraine, plus verte et plus sûre » indique l’Élysée. Durant cette visite de deux jours, Emmanuel Macron était accompagné de plusieurs ministres mais aussi de nombreux chefs d’entreprises.

Être à l’avant-garde

« Les deux pays partagent en particulier une vision à long terme en faveur d’une économie européenne pérenne et résiliente, à l’avant-garde de la transition climatique et des technologies propres. Elle est essentielle pour renforcer le rôle moteur de l’UE en matière technologique et sa compétitivité industrielle » soulignent-ils dans une déclaration commune. L’Union européenne a de nombreux défis à relever : décarboner son industrie tout en restant compétitive, développer plus rapidement les énergies renouvelables et soutenir massivement les projets technologiques innovants, tout en renforçant le marché unique. La France et les Pays-Bas ont signé une déclaration conjointe concernant le lancement d’un dialogue bilatéral relatif à l’énergie et au climat, qui vise « à atteindre les objectifs climatiques européens, à accroître la sécurité énergétique de l’Europe et à rendre l’économie européenne plus compétitive ». L’énergie nucléaire civile, l’hydrogène (notamment les infrastructures correspondantes), l’énergie éolienne en mer, la sécurité des approvisionnements, la réforme du marché européen de l’électricité (qu’ils souhaitent achever avant fin 2023), le paquet « ajustement à l’objectif 55 », le plan REPowerEU, la trajectoire européenne vers la neutralité climatique d’ici à 2050 et la COP28 font partie des thématiques inscrites dans la déclaration. La France et les Pays-Bas, qui partagent de nombreuses positions communes, notamment sur la relance du nucléaire, sur le déploiement de technologies de capture carbone et tous les deux à la pointe notamment sur les semi-conducteurs, veulent travailler plus « étroitement » à la concrétisation de ces objectifs en soutenant massivement leurs écosystèmes de start-ups deep tech

Maximiser les synergies

Pour développer cette coopération axée sur le triptyque économie, industrie, recherche, la France et les Pays-Bas ont signé un pacte qui va renforcer leurs liens sur des secteurs stratégiques : le nucléaire, les CCUS, l’hydrogène, les matériaux biosourcés, mais aussi les technologies de stockage. Les deux pays se sont engagés à une collaboration « resserrée » en vue de créer « des chaînes efficaces, sûres et peu coûteuses pour la production de l’hydrogène », ce qui recouvre les équipements pour l’électrolyse, le stockage et le transport. Première annonce concrète de ce pacte : le partage de connaissances et d’expertises sur les semi-conducteurs entre l’entreprise néerlandaise Brainport et la région grenobloise. Le recours aux matières premières durables ou biosourcées est « une autre voie pour décarboner l’industrie » estiment les deux pays, tout comme les technologies de stockage de l’énergie décarbonée telles que les batteries qui sont également « cruciales » selon eux pour parvenir à un bouquet énergétique neutre à l’horizon 2050 et assurer la résilience du système énergétique. Ils coopéreront également pour la réglementation sur les matières premières critiques afin d’améliorer leur surveillance, accélérer le développement des projets stratégiques de minage, de raffinage et de recyclage dans l’UE et diversifier les chaînes d’approvisionnement.

La France et les Pays-Bas souhaitent rendre très concret ce pacte en favorisant les synergies entre les industriels et les centres de recherche grâce à une proximité géographique et une expertise reconnue au niveau international. Derrière le pacte, la volonté des deux pays est claire : accélérer l’émergence de technologies produites en Europe et, derrière cela, réduire notre dépendance aux Etats-Unis et à la Chine, tant d’un point de vue commercial que technologique.