La Finlande est le troisième pays de l’UE à ne plus être alimenté en gaz russe

Publié le 23/05/2022

3 min

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Le 21 mai, Gazprom a annoncé avoir suspendu toutes ses livraisons de gaz à la Finlande. Après la Bulgarie et la Pologne fin avril, la Finlande est le troisième pays « inamical » pour lequel Moscou décide de suspendre l’approvisionnement en gaz suite au refus de la compagnie énergétique publique finlandaise Gasum de payer la compagnie gazière russe en roubles.

Par la rédaction avec AFP

 

Gazprom, n’ayant pas reçu de paiement en roubles de la compagnie énergétique publique finlandaise Gasum à la date butoir du 20 mai, a « complètement arrêté ses livraisons de gaz« , a affirmé le groupe russe dans un communiqué. Gasum a été informé vendredi de l’interruption de l’approvisionnement de gaz naturel dès le lendemain. « À compter du 1ᵉʳ avril, les paiements pour le gaz doivent être effectués en roubles en utilisant de nouvelles coordonnées bancaires, ce dont les partenaires ont été informés en temps voulu« , précise Gazprom. Une réponse directe aux sanctions occidentales, voulue par le président russe Vladimir Poutine, envers les pays jugés « inamicaux ». La liste des « pays inamicaux », publiée début mars, comprend notamment les États-Unis, les membres de l’Union européenne, le Royaume-Uni, le Canada, le Japon, la Suisse, Taïwan, la Corée du Sud, la Norvège et l’Australie.

La Finlande se dit « prête à faire face »

Si le gaz naturel ne représente que 8 % de l’énergie consommée en Finlande, la Russie lui fournit 1,49 milliard de mètres cubes, soit les deux tiers de la consommation du pays. Ce dernier a déjà indiqué compter sur d’autres sources d’approvisionnement, notamment via le gazoduc Balticconnector, qui relie la Finlande à l’Estonie. « Il est très regrettable que les livraisons de gaz naturel prévues par notre contrat d’approvisionnement soient interrompues. Cependant, nous nous sommes soigneusement préparés à cette situation et, à condition qu’il n’y ait pas de perturbations dans le réseau de transport de gaz, nous serons en mesure de fournir du gaz à tous nos clients dans les mois à venir »,  a déclaré Mika Wiljanen, PDG de Gasum. Le pays n’exclut tout de même pas des suspensions d’activité dans certaines entreprises suite à cette suspension. La société finlandaise a notamment annoncé son intention de mettre sur le marché 4 TWh de biogaz provenant de « sa propre production et de celle de nos partenaires certifiés d’ici 2025 ». Vendredi, la Finlande avait déjà dévoilé des plans pour se passer de gaz russe l’hiver prochain, en annonçant notamment la location sur 10 ans, conjointement avec l’Estonie voisine, d’un terminal flottant de regazéification du gaz naturel liquéfié (151 000 mètres cubes de GNL), « Nous faisons naturellement tout ce qui est en notre pouvoir pour être prêts à prendre livraison du navire terminal une fois qu’il sera là. Cela nécessitera un rythme d’obtention de permis et de construction d’une rapidité sans précédent. Nous sommes dans une situation inhabituelle, mais c’est à ce moment-là que nous devons prendre des mesures exceptionnellement rapides« , a souligné la ministre des Finances Annika Saarikko.

Autre source de tension avec la Russie : le choix de la Finlande et de sa voisine la Suède de rejoindre l’Otan à cause de l’offensive russe contre l’Ukraine, les deux États jugeant que Moscou était une menace alors que durant des décennies, notamment durant toute la Guerre froide, les deux pays avaient fait le choix du non-alignement. La Finlande en particulier partage quelque 1 300 km de frontières avec la Russie.