La chaudière Choc, un concentré d’innovations pour décarboner l’industrie

Innovation
26/06/2025
11 min
Les chaudières industrielles, toutes énergies confondues, représentent 23 % des émissions globales de l’industrie française. ©Shutterstock

Une chaudière gaz et bas carbone, dite "Choc" a été mise en service sur le site de Villers-Saint-Paul (Oise) en début de semaine. Lancée en 2022 par un consortium de 16 acteurs réunissant des industriels, des énergéticiens et des équipementiers, cette chaudière réunit plusieurs briques technologiques de pointe conçues pour faciliter la capture du CO₂ émis lors de la combustion du gaz, permettant de réduire "de plus de 90 % les émissions directes de CO2 associées à la production de vapeur". Dans un secteur industriel où le gaz représente plus d'un tiers énergétique consommé, cette chaudière Choc pourrait être selon le consortium "une réponse concrète et fiable" pour accompagner la décarbonation d'une industrie "où tous les procédés ne sont pas électrifiables".

Par Laura Icart

Dans le cadre de la transition vers une neutralité carbone d'ici 2050, l'industrie doit réduire ses émissions de carbone de manière significative, estimée à une baisse d'environ 80 % par rapport aux niveaux actuels. Cette réduction passera par plusieurs leviers : la réduction de la demande énergétique, le recours à des solutions décarbonées pour les processus industriels et la gestion du CO₂ résiduel via la capture et le stockage, ou encore l’utilisation du carbone. Cette innovation, portée par une collectif d'industriels et d'énergéticiens, affiche un objectif qui pourrait venir répondre à une forte attente des industriels : consommer moins d’énergie pour la même quantité de gaz, tout en réduisant leur empreinte carbone. « En coût complet d’exploitation, hors taxes, la Ch0C devrait afficher des coûts en euro par kWh de vapeur produite jusqu’à 40 % inférieurs à ceux d’une chaudière électrique et au minimum équivalents à ceux d’une chaudière biomasse » soulignent dans un communiqué les partenaires du projet.

Des briques technologiques à assembler

©Stéphane Saint-Hilaire GRDF