GRTgaz devient Natran et axe sa stratégie sur l’hydrogène, le CO2 et les biogaz

Pour faciliter l’intégration de biométhane dans les réseaux gaziers , NaTran ex-GRTgaz développe des stations de rebours. Aujourd’hui, 28 projets de rebours sont en service en France et 22 projets en cours de réalisation. ©GRTgaz

Publié le 31/01/2025

4 min

Publié le 31/01/2025

Temps de lecture : 4 min 4 min

Le principal gestionnaire français du transport de gaz GRTgaz est devenu Natran le 30 janvier. Une nouvelle identité pour cette filiale d’Engie née il y a 20 ans de la séparation des activités de production et commercialisation de Gaz de France de celles de distribution et de transport. L’entreprise souhaite désormais adapter ses infrastructures pour transporter du biométhane, de l’hydrogène et du CO2.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Deuxième opérateur de transport de gaz en Europe, Natran, ex-GRTgaz, souhaite devenir un « opérateur de référence » dans le secteur des gaz renouvelables et bas carbone. Un nom « empreint de référence industrielle et technologique afin d’incarner la vocation de l’entreprise : concevoir, bâtir et opérer les futurs réseaux gaziers, modernes et décarbonés » indique Natran dans son communiqué.

Une nouvelle identité

« Notre cap est clair : tout en garantissant l’équilibre du système gazier, Natran entend jouer un rôle central dans le transport et la logistique des gaz renouvelables et bas carbone, de l’hydrogène et du CO2 » rappelle Sandrine Meunier, directrice générale de Natran. « Le nom Natran est riche de sens. Il évoque notre cœur de métier d’opérateur de transport, sa transformation, ainsi que notre engagement sociétal en faveur du respect de la nature et de la transition énergétique » précise le communiqué de l’entreprise qui souhaitait par cette nouvelle identité mettre en cohérence les discours et les actes. Il y a 10 ans, GRTgaz injectait du biométhane pour la première fois sur son réseau. Depuis, près de 2,7 TWh sur les presque 14 TWh de capacités installées dans notre pays sont injectés sur son réseau de transport. Pour maximiser la production, l’entreprise a également installé 28 rebours qui permettent d’offrir un débouché au biométhane produit de manière excédentaire dans un département en l’acheminant vers les territoires voisins pour une consommation immédiate ou vers des stockages souterrains pour une consommation future. Natran est également très investie sur les technologies de production de gaz renouvelables de seconde génération, comme la pyrogaéification ou la gazéification hydrothermale avec des appels à manifestation d’intérêt qui ont permis d’identifier une cinquantaine de projets pour le premier et quasiment une trentaine pour le second. Autre sujet majeur pour le transporteur : développer les infrastructures pour transporter l’hydrogène et le CO2 avec plusieurs projets d’envergure comme le projet H2med.

Plus de 50 % des investissements annuels dédiés à la transition

Natran s’est fixé cinq objectifs majeurs dans son nouveau projet d’entreprise pour 2030, dévoilé en même temps que sa nouvelle identité. D’ici la fin de la décennie, l’entreprise entend consacrer plus de 50 % de ses investissements annuels à la transition énergétique, multiplier par cinq le volume des gaz renouvelables dans les réseaux mais aussi faire émerger plus de 1 000 km de réseaux H₂ et CO2 en Europe. Autres objectifs affichés : la réduction de 40 % de l’empreinte carbone de l’entreprise tout en conservant et développant les « compétences nécessaires » à l’évolution des activités de l’entreprise.

Accompagner l’industrialisation des innovations

Pour porter ses ambitions de décarbonation, Natran peut s’appuyer sur Rice, son centre de recherche, et sur différents programmes innovants comme celui construit autour de son incubateur Nova. Le 21 janvier, l’entreprise a annoncé les lauréats son troisième appel à candidatures visant à accélérer le développement de start-ups innovantes. Trois entreprises ont été sélectionnées. La première, LC-Engineering, développe une technologie avancée pour analyser et mesurer la qualité du CO2 et de l’hydrogène, s’appuyant sur un logiciel d’intelligence artificielle. La deuxième, le concepteur d’unité de méthanisation Octométha, revendique « une solution économique et novatrice » de méthanisation à la ferme. Octométha construit des installations de méthanisation « en voie pâteuse » avec digesteurs innovants conçus pour s’adapter à toutes les tailles d’exploitations agricoles, répondant ainsi aux besoins variés du secteur. Enfin, Rift « construit la première solution française de drones longue portée entièrement pilotés à distance », pouvant notamment atteindre des zones reculées ou difficiles d’accès.