Objectif biogaz pour Engie

Publié le 27/02/2019

4 min

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Le 26 février, l’énergéticien Engie a annoncé le rachat des activités biométhane du groupe Vol-V. Quelques heures plus tôt, il signait trois partenariats dans le décor bucolique du Salon de l’agriculture avec la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), la Fédération nationale des coopératives d’utilisation de matériel agricole en commun (FNCUMA) et l’Institut national de la recherche agronomique (Inra). Le groupe a également présenté un appel à manifestation d’intérêts avec la région Hauts-de-France. Avec en vue un seul objectif : promouvoir le développement du biométhane sur nos territoires et soutenir la diversification des revenus des agriculteurs.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

« Parce que les gaz verts sont pour nous une composante clé du futur mix énergétique français, nous avons prévu de mobiliser 800 millions d’euros pendant cinq ans pour développer cette filière en France avec nos partenaires. L’alliance avec le monde agricole est stratégique : notre vision est celle d’un biométhane développé localement, au cœur des territoires, par et pour les agriculteurs. » C’est par ces quelques mots qu’Isabelle Kocher, directrice générale d’Engie, a réaffirmé le soutien du groupe pour le développement du biogaz en France.

Premier producteur de biométhane en France 

C’est en début de soirée qu’Engie a annoncé le rachat de la filiale Vol-V Biomasse du groupe du même nom. Créée il y a dix ans, cette filiale fédérait toutes les activités de la filière biométhane. Vol-V Biomasse c’est 7 centrales de production mises en service, 3 unités en cours de construction, 9 autres autorisées prêtes à construire et un portefeuille conséquent de plus de 80 projets en développement. Ce rachat permet à Engie d’être désormais présent sur l´ensemble de la chaîne de valeur du biométhane.

Le bal des signatures

Le premier partenariat de la matinée, pour Engie, fut signé avec la FNSEA. Son objectif : la mise en place d’actions communes « destinées à promouvoir les atouts du biométhane et des autres énergies renouvelables (éolien, photovoltaïque) pour le secteur agricole » précise le communiqué. On apprend également qu’une série d’outils pédagogiques, allant d’un kit de communication à des journées portes ouvertes, sera mise en place, tout comme seront menées des études conjointes pour chaque filière. Le deuxième partenariat est signé avec la FNCUMA qui représente près de 12 260 entreprises coopératives dans notre pays et qui a pour objectif de « promouvoir la filière et de favoriser la connaissance de la méthanisation auprès des exploitants agricoles, accélérant ainsi l’émergence de projets de méthanisation ».

Enfin, Engie a signé une convention-cadre de partenariat avec l’Inra. L’institut de rechercher agronomique, investi de longue date sur le sujet de la méthanisation, mettra à profit ce partenariat pour différents projets de recherche comme « la disponibilité et l’identification des meilleurs bassins de la ressource biomasse ».

Une aparté dans les Hauts-de-France

Dans l’après-midi, c’est sur le stand des Hauts-de-France que Xavier Bertrand, président de la région, et Didier Holleaux, directeur général adjoint d’Engie, ont présenté un appel à manifestation d’intérêts (AMI) afin d’accélérer le développement de la méthanisation dans la région. « Avec ce partenariat, des projets bénéficieront d’aides pour développer cette énergie propre et créatrice de débouchés pour l’agriculture. L’État ne doit pas mettre en péril cette filière en baissant le prix de rachat ! » a déclaré à l’issue de cette signature Xavier Bertrand. Cet appel à projets, qui doit permettre à 10 à 15 lauréats de « franchir le pas jusqu’à la décision finale d’investissement », pourra compter sur un financement de l’ordre de 2 millions d’euros.

Engie, qui prévoit de mobiliser 800 millions d’euros d’ici 2023 et 2 milliards d’euros d’ici 2030 et qui a pour objectif de produire un volume de 5 TWh par an de biométhane en France à l’horizon 2030, rappelle que le principal enjeu de la méthanisation aujourd’hui se trouve dans « l’industrialisation de la filière » qui amènera selon le groupe à « une baisse des coûts d’environ 30 % d’ici à 2030 ».

(c) Nicolas Gouhier