Emissions Gap Report : le monde se dirige vers une hausse de température de 3,2 °C

Publié le 03/12/2019

4 min

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Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) a publié le 26 novembre son 10e rapport sur les écarts d’émissions (Emissions Gap Report). En 2018, les émissions totales mondiales de  gaz à effet de serre (GES) ont atteint le niveau record de 55,3 giga tonnes équivalent CO2 (Gt CO2eq). Et les perspectives pour les années à venir ne semblent pas indiquer un plafonnement des émissions, alors même qu’il faudrait s’engager sur des réductions plus que conséquentes pour pouvoir limiter le réchauffement planétaire à 2 °C et 1,5°C.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Selon ce nouveau rapport, les émissions mondiales de GES ont augmenté en moyenne de 1,5 % par an au cours de la dernière décennie et cela malgré une stabilisation constatée entre 2014 et 2016. Une stabilisation de courte durée puisque l’année 2018 a établi un nouveau record avec 55,3 Gt CO2eq. Les émissions de CO2 dues à la consommation d’énergie et à l’industrie ont augmenté de 2 % en 2018 pour atteindre un record de 37,5 Gt CO2eq.

« Depuis 10 ans, le rapport sur les écarts d’émissions sonne l’alarme et, depuis 10 ans, le monde n’a fait qu’augmenter ses émissions », a déclaré le secrétaire général de l’ONU, António Guterres. « Il n’y a jamais eu de temps plus important pour écouter la science. Si nous ne tenons pas compte de ces avertissements et ne prenons aucune mesure drastique pour inverser les émissions, nous continuerons d’être témoins de vagues de chaleur, de tempêtes et de pollution meurtrières et catastrophiques. »

Dans un communiqué, le PNUE indique que « même si tous les engagements inconditionnels pris en vertu de l’accord de Paris étaient respectés, les températures devraient augmenter de 3,2 °C » . Selon ses projections, les émissions de GES devront baisser de 26 % en 2030 (vs 2018) pour s’engager sur une trajectoire d’émissions compatible avec l’objectif de 2 °C et de 55 % pour l’objectif de 1,5 °C. Entre 2020 et 2030, les émissions mondiales de GES devraient baisser de 2,7 % par an pour atteindre l’objectif de 2 °C et de 7,6 % par an pour atteindre l’objectif de 1,5 °C.

78 % des émissions mondiales de GES pour les pays du G20

Les pays du G20 représentant 78 % des émissions mondiales de GES, leurs politiques en matière d’émissions de GES auront un impact considérable sur le réchauffement planétaire. « Six membres du G20, à savoir la Chine, l’UE28, l’Inde, le Mexique, la Russie et la Turquie devraient atteindre leurs objectifs inconditionnels en matière de contribution nationale (NDC) avec les politiques actuelles, et trois d’entre eux (Inde, Russie et Turquie) devraient être inférieurs de plus de 15 % à leurs niveaux d’émission cibles NDC » relève le rapport. Au contraire, « l’Australie, le Brésil, le Canada, le Japon, la Corée du Sud, l’Afrique du Sud et les États-Unis devront renforcer leurs politiques pour atteindre leurs objectifs en matière de NDC », note le PNUE. L’organisme onusien spécialiste des questions environnementales estime que « la mise en œuvre de politiques climatiques cohérentes à une température de 1,5 ° C nécessitera de porter les investissements énergétiques entre 1 600 et 3 800 milliards de dollars américains sur la période 2020-2050 ».