Électrification, surcapacité, décarbonation : six points à retenir du rapport RTE

Électricité
10/12/2025
12 min
Le Bilan prévisionnel présente deux trajectoires de consommation électrique pour la France : une trajectoire de décarbonation rapide (510 TWh en 2030 à 580 TWh en 2035), qui permettrait d’atteindre l’objectif Fit for 55, de réussir la réindustrialisation et de réduire les coûts du système électrique, et une trajectoire plus lente (470 TWh en 2030 et 505 TWh en 2035), qui, bien que modeste, implique des impacts techniques et économiques notables.

Le gestionnaire de réseau de transport d’électricité (RTE) a présenté le 9 décembre son bilan prévisionnel 2025. Et pour RTE le bilan est clair, en s’appuyant sur son mix électrique bas carbone, la France possède les atouts nécessaires pour réduire massivement les énergies fossiles, relancer sa réindustrialisation et sécuriser son approvisionnement. Encore faut-il « accélérer l’électrification du pays et concrétiser les projets déjà engagés » alerte RTE. Décryptage.

Par Laura Icart

La France dispose aujourd’hui « d’un avantage stratégique rare » en Europe, souligne RTE qui estime que l’enjeu n’est pas tant de produire davantage, mais de débloquer les réseaux, de fluidifier l’investissement industriel et de sortir de l’incertitude réglementaire. Alors que la France est toujours en attente de sa programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), le bilan prévisionnel présenté par RTE vient confirmer qu’une « réduction massive et rapide des importations de combustibles fossiles est non seulement possible, mais déjà en marche ». RTE le réaffirme : la décarbonation rapide de la France suppose un mix électrique reposant à la fois sur la prolongation du nucléaire existant, la construction de nouveaux réacteurs et l’accélération des renouvelables. « Abandonner l’un ou l’autre pilier fermerait la porte à une électrification rapide » affirme Xavier Piechaczyk, président du directoire de RTE. « La France doit éviter d’hypothéquer sa résilience pour répondre aux tensions de court terme » ajoute Thomas Veyrenc, directeur général économie, stratégie et finances de RTE.

Haro sur les fossiles

Malgré les progrès réalisés depuis 10 ans, la France importe encore près de 60 % de l’énergie finale qu’elle consomme. Cette dépendance constitue un choc persistant pour les comptes extérieurs : entre 50 et 70 milliards d’euros par an sont consacrés à la facture énergétique, jusqu’à 120 milliards au pic de la crise de 2022. Une vulnérabilité stratégique : pétrole et gaz proviennent en grande partie de zones instables ou dépendantes d’arbitrages géopolitiques – Russie, Golfe, États-Unis. La stratégie de décarbonation de la France vise à...

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