Verdir l’écosystème gazier, de la production aux canalisations qui l’achemine, c’est l’ambition portée par le principal gestionnaire de distribution de gaz GRDF qui a annoncé le 6 septembre la pose d’une canalisation gaz certifiée biosourcée à Clermont-Ferrand. « Une première mondiale » selon l’entreprise qui « a vocation à être déployée largement dans les années à venir ». GRDF continue aussi sa politique d’innovation en faveur du développement du biométhane, en lançant fin août deux nouveaux appels à projets.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

En France, GRDF construit, exploite et entretient plus de 205 000 kilomètres de canalisation, soit le plus grand réseau d’Europe. Si, depuis une décennie, l’entreprise accompagne l’injection de biométhane dans son réseau, elle affiche également la volonté de « verdir » les futures canalisations de ses concessionnaires, puisque ce sont bien les communes qui sont propriétaires de ces installations. Pour GRDF, le polyéthylène certifié biosourcé, est « un matériau innovant et prometteur » et pourrait à terme venir remplacer le polyéthylène d’origine fossile.

Une première canalisation en polyéthylène certifié biosourcé

C’est en Auvergne-Rhône-Alpes, dans la ville de Clermont-Ferrand que GRDF et Clermont Auvergne Métropole ont choisi de poser la première canalisation en polyéthylène certifié biosourcé sur un chantier servant à reconfigurer le réseau de gaz dans le cadre d’un projet visant à développer la mobilité gaz dans l’agglomération clermontoise. C’est un organisme indépendant qui en assure la certification, l’Institut des sciences de la communication (ISCC), spécialisé dans la certification des acteurs industriels pour les matériaux biosourcés. Les canalisations possèdent les mêmes caractéristiques techniques que les canalisations en polyéthylène existantes, « parfaitement sécurisées » rappelle GRDF, et qui ont un impact environnemental moindre car la matière première est d’origine végétale et qui sont également recyclables. Si cette canalisation posée à Clermont- Ferrand a été produite en Isère, la matière est issue de résidus de la transformation de bois qui proviennent notamment d’industries papetières finlandaises et de forêts du nord de l’Europe. « Une fierté » pour le président de Clermont Auvergne Métropole, également maire de Clermont-Ferrand Olivier Bianchi pour qui cette innovation va permettre « d’accélérer la transition écologique et de rendre la métropole plus durable et plus résiliente ». Une fierté également pour la directrice générale de GRDF qui souligne la politique d’innovation de l’entreprise et sa volonté de boucler la boucle en décarbonant aussi bien la production que l’acheminement du biométhane. À ce stade, 1 kilomètre de canalisations sera posé sur deux autres sites du réseau gaz de Clermont Auvergne Métropole : celui du futur méthaniseur à la station d’épuration des Trois rivières et celui pour raccorder le site de valorisation des déchets ménagers de Valtom. « Un travail est en cours, environ 4 km de canalisations PE certifié biosourcé sont encore disponibles pour être posées », nous indique GRDF, pour raccorder  « notamment  les sites biométhane ».

Développer des solutions innovantes

C’est en 2019 que GRDF lance ses premiers appels à projets. Si les trois quarts des candidatures déposées tournent autour des gaz verts, GRDF a structuré sa démarche autour de quatre axes : « la sécurité et la performance opérationnelle, les smart gas grids, l’aval compteur et les gaz verts ».  Cet été, deux nouveaux appels à projets ont été lancé. Le premier, baptisé « solutions numériques pour optimiser les intrants et la biologie en méthanisation », « vise à faire émerger des solutions numériques de référence pour assister au quotidien tous les types d’unités de méthanisation ». Objectif : optimiser et stabiliser les performances de l’unité de méthanisation. Le deuxième appel à projets vise à renforcer la sécurité des opérateurs d’unités de méthanisation en partenariat avec plusieurs entités dont l’Association des agriculteurs méthaniseurs de France.