Dix ans après la première injection de biométhane dans les réseaux gaziers, l’année 2023 est venue confirmer la dynamique enclenchée depuis une décennie. Le biométhane injecté dans les réseaux représente aujourd’hui 2,4 % de notre consommation nationale de gaz naturel et pourrait représenter jusqu’à 20 % d’ici la fin de la décennie et près des deux tiers de la demande de gaz naturel en Europe en 2050. Par Laura Icart   1920 Fin 2023, la France compte 1 920 installations de production de biogaz dont 34 % le valorisent sous forme de biométhane injecté dans les réseaux de gaz, soit 652 installations, en hausse de 27 %, en 2023. La majorité des installations (1 065) valorisent le biogaz en électricité et en chaleur, soit 55 % du parc de méthanisation, en hausse de 8 %. Le restant (203) valorise uniquement le biogaz en chaleur. 6 En 2022, six projets (pyrogazéification et méthanation), représentant une capacité de 291 GWh, avaient été inscrits au registre de capacité. En 2023, six nouveaux projets ont été inscrits au registre pour une capacité dépassant désormais les 700 GWh. Les premiers projets sur les 49 recensés en France pourraient être mis en service l’année prochaine. La capacité de production de gaz cumulée est évaluée à 4,1 TWh par an, soit la consommation de plus de 900 000 logements neufs. La loi sur les énergies renouvelables leur donne désormais un statut juridique. Autre installation en développement : les rebours. Ils sont au nombre de 20 aujourd’hui, avec une année 2023 particulièrement prolifique puisque huit rebours ont été mis en service.    9,1 TWh La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) a fixé un objectif de production de biométhane injecté à 6 TWh à la fin de l’année 2023, soit une augmentation du volume de production de quasi 32 %. Dans la stratégie française énergie et climat, une nouvelle cible de 44 TWh de biométhane injecté a été inscrite pour 2030. En août 2022, la production de biométhane en France a dépassé l’objectif de l’actuelle PPE pour une production annuelle de « 1,5 TWh rapporté à une production trimestrielle ». En 2023, la moyenne trimestrielle était de l’ordre de plus de 2 TWh. 2/3 Le biométhane peut répondre aux deux tiers de la demande en gaz de l'Europe prévue pour 2050 estime l’Association européenne du biogaz, réduisant « considérablement » la dépendance de l'Europe à l'égard du gaz naturel. Les pays ayant le plus grand potentiel de production de biométhane en 2050 sont la France (22 milliards de m3 par an), l'Allemagne (22 milliards de m3 par an), l'Espagne (20 milliards de m3 par an) et l'Italie (14 milliards de m3 par an).   2,4 % Le biométhane représente environ 2,4 % de la consommation nationale de gaz en 2023. Dans certaines régions (Pays de la Loire, Centre-Val de Loire, Bretagne), la consommation de gaz renouvelable pourrait dépasser dès 2027 10 % de la consommation totale de gaz. Aujourd’hui, la part du gaz renouvelable est comprise entre 2 et 4 % selon les régions. Elle varie selon la capacité de production mais surtout selon la part du gaz dans le mix énergétique régional. Si l’Île-de-France par exemple figure parmi les régions qui affichent l’une des plus importantes capacités de production de biométhane du territoire (presque 1 TWh), la part des gaz renouvelables dans sa consommation est deux fois moins importante (1,61 %) que celle du Centre-Val de Loire (3,2 %) qui affiche une capacité de production bien inférieure simplement parce que la région francilienne consomme nettement plus de gaz. Selon l’indicateur gaz renouvelable, cinq départements affichent une consommation à date entre 10 et 15 % de gaz renouvelables : l’Aube, l’Orne, la Haute-Marne, le Cher et la Seine-et-Marne. Dans la majorité des départements, la part des gaz renouvelables n’excède pas les 2 % dans la consommation gazière.