Biotechnologies : la France accueillera la future infrastructure de recherche européenne  

D’ici 2026, IBISBA-ERIC sera mise en opération avec un mandat de développer les activités R&D en biotechnologies en mettant en relation les acteurs de la recherche et de l’innovation à l’échelle européenne. ©Shutterstock

Publié le 03/05/2024

3 min

Publié le 03/05/2024

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La France a été officiellement désignée ce 30 avril pour accueillir une plateforme de recherche et développement en soutien à l’innovation industrielle et consacrée aux biotechnologies. Cette future infrastructure, qui devrait être mise en service en 2026, sera pilotée par l’’Institut national de la recherche agronomique (Inrae) et jouera un rôle majeur dans le développement des biotechnologies en Europe.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

C’est « l’un des secteurs technologiques les plus prometteurs de ce siècle », estimait dans sa communication sur les biotechnologies et la bioproduction, fin mars, la Commission européenne, qui y voit une possibilité de « renforcer considérablement l’autonomie stratégique ouverte et la résilience de l’UE » et de réduire « la dépendance de l’industrie à l’égard des intrants d’origine fossile et d’autres sources de matières premières ».

Késako Ibisba ?

Ibisba pour « Industrial Biotechnology Innovation and Synthetic Biology Accelerator – European Research Infrastructure Consortium » est une infrastructure de recherche paneuropéenne dédiée à la biotechnologie industrielle. Installée en France sous l’égide du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, elle sera pilotée par l’Inrae, aux côtés de cinq partenaires académiques et de recherche – d’Aix-Marseille université, du CEA, du CNRS, d’Insa Toulouse et de Nantes université -, avec un objectif : accélérer la montée en puissance du secteur des biotechnologies européennes pour soutenir la transition vers une bioéconomie circulaire au niveau mondial. Comment ? En offrant une infrastructure de recherche complète et une mutualisation des savoirs et des compétences de 11 pays européens (France, Allemagne, Belgique, Espagne, Finlande, Grèce, Italie, Irlande, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suède) « aux chercheurs des universités et de l’industrie du monde entier » précise l’Inrae. 

Un secteur à haut potentiel

Ibisba doit accompagner « la levée des verrous scientifiques, technologiques et législatifs », notamment en incitant « aux investissements à long terme en matière d’infrastructures, de compétences et de création d’emplois ». Car le marché des biotechnologies représente un très gros potentiel : 720 milliards d’euros en 2021, avec un taux de croissance de plus de 18 % par an, dans un domaine certes largement dominé par les États-Unis (60 %) mais où l’UE se place en deuxième position (12 %) juste devant la Chine. « Il se caractérise par une concurrence technologique intense, avec une intensité de R&D plus élevée que dans d’autres domaines à forte intensité de R&D tels que les produits pharmaceutiques ou les produits et services numériques » indiquait la Commission fin mars, évoquant l’importance d’investir «  de manière continue » pour « rester à la pointe des avancées scientifiques et technologiques ». En 2018, dans l’UE12, la biotechnologie a contribué directement au PIB global à hauteur de 31 milliards d’euros, elle a créé 210 700 emplois directs dans les secteurs de la santé, de l’industrie et de l’agriculture, et elle a soutenu 625 700 emplois (indirects et induits) dans l’ensemble de l’économie.