Agrivoltaïsme : le gouvernement muscle sa stratégie

Agrivoltaïsme
19/11/2025
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Le secteur agrivoltaïque, qui combine production agricole et énergie solaire, connaît une accélération importante depuis l’entrée en vigueur de la loi Aper en 2023. Face à cette montée en puissance, le gouvernement a annoncé ce 18 novembre la création d’un observatoire national de l’agrivoltaïsme, présenté lors du Salon des maires. Objectif : mieux suivre le développement de cette filière sensible, à l’heure où la protection des terres agricoles reste un impératif affiché.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

Depuis plusieurs mois, la direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) a lancé une première série de contrôles sur les projets agrivoltaïques antérieurs à la loi Aper. Elle veut vérifier que les opérateurs ont bien transmis les rapports agronomiques exigés par les appels d’offres. Une manière de rappeler que l’agrivoltaïsme, s’il permet de produire de l’énergie, ne doit pas se faire au détriment de la vocation première des terrains agricoles : nourrir le pays.

Un nouvel observatoire pour voir clair dans le paysage

Ce nouvel observatoire permettra notamment de cartographier précisément les installations photovoltaïques situées sur des terres agricoles, de recenser les projets existants et autorisés, en métropole comme en outre-mer, de centraliser l’information à destination des collectivités, des porteurs de projets, des enseignants, des chercheurs ou encore du grand public mais aussi de capitaliser sur les retours d’expérience pour guider les futures décisions politiques et locales. Pour sa première version, l’observatoire recense déjà plus de 200 installations en fonctionnement ou en construction. La majorité a été autorisée avant la loi Aper, mais la base sera enrichie au rythme des nouvelles mises en service et des premiers retours sur la performance agricole et énergétique des projets. L’Ademe, chargée du pilotage de l’observatoire, publie parallèlement une étude approfondie dans cinq régions pilotes : Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Bourgogne-Franche-Comté et La Réunion. Plus de 1 600 projets photovoltaïques implantés sur des terrains agricoles y ont été recensés, tous stades confondus, y compris ceux n’ayant pas encore obtenu d’autorisation.

Une deuxième phase d’étude doit désormais être menée pour dresser une vision complète à l’échelle du pays. « Elle permettra, d’ici début 2026, de mettre à disposition des outils pratiques pour accompagner les exploitants, les collectivités et les développeurs dans la mise en œuvre de projets vertueux » précise le ministère de la Transition écologique. Dans un contexte de tensions sur la souveraineté alimentaire et d’attentes fortes en matière d’énergies renouvelables, le gouvernement cherche ainsi l’équilibre : accélérer la transition énergétique, sans sacrifier les terres agricoles. L’observatoire national sera désormais l’un des principaux instruments de cette délicate régulation.

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