Les émissions de gaz à effet de serre de l’économie de l’UE en baisse de 0,4 % au deuxième trimestre

Climat
17/11/2025
5 min

Selon les dernières données publiées le 14 novembre par Eurostat, les émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’économie de l’Union européenne (UE) ont enregistré une diminution de 0,4 % au deuxième trimestre 2025 par rapport à la même période de l’année précédente. Ainsi, les émissions se sont élevées à 772 millions de tonnes d’équivalent CO₂, contre 775 millions de tonnes au second trimestre 2024.

Par la rédaction, avec AFP

Les émissions de GES de l’Union européenne affichent un léger recul au second trimestre. Une baisse qui survient dans un contexte où le produit intérieur brut de l’UE a, lui, progressé de 1,3 % durant la même période.

Une grande disparité

L’une des principales tendances observées est la réduction des émissions dans plusieurs secteurs clés de l’économie européenne. En effet, les secteurs de l’électricité, du gaz, de la production de vapeur et de la climatisation ont vu une baisse significative de 2,9 %, suivis de près par la fabrication (- 0,4 %) et les transports et le stockage (- 0,4 %). En revanche, les ménages ont vu leurs émissions augmenter de 1 %, une tendance qui interroge alors que des politiques de sobriété énergétique sont mises en place à travers l’Europe. En tout, 12 pays de l’UE ont enregistré une réduction de leurs émissions, tandis que 14 autres ont connu une augmentation. Parmi les pays ayant réduit leurs émissions, la Slovénie (- 8,6 %), les Pays-Bas (- 5,9 %) et la Finlande (- 4,2 %) sont les plus remarquables. Toutefois, certains de ces pays, comme l’Allemagne, le Luxembourg et la Finlande, ont également connu une contraction de leur PIB. À l’inverse, des pays comme l’Autriche, le Danemark, la France, l’Italie, la Roumanie ou encore la Suède ont réussi à réduire leurs émissions tout en enregistrant une croissance économique.

Les secteurs à l’origine des baisses d’émissions

Les secteurs responsables des plus grandes réductions des émissions sont, sans surprise, ceux liés à la production d’énergie et à l’industrie. En effet, la décarbonation des secteurs industriels continue de progresser, bien que de manière inégale selon les pays et les activités. Les émissions dans l’industrie manufacturière ont diminué de 0,4 % par rapport à l’année précédente, un signe positif, bien que modéré, dans le cadre des efforts de transition énergétique de l’Europe.

L’augmentation des émissions des ménages (+ 1 %) est, quant à elle, inquiétante. Celle-ci s’explique en grande partie par la hausse de la consommation d’énergie pour le chauffage domestique et les déplacements privés, ce qui semble paradoxal dans un contexte où les politiques publiques incitent à la réduction de la consommation énergétique individuelle.

Une diminution des émissions tout en créant de la richesse

Il est important de souligner que la baisse des émissions de GES en Europe se produit dans un contexte de croissance économique. Le PIB de l’UE a augmenté de 1,3 % au deuxième trimestre 2025, une performance qui montre qu’il est possible de concilier développement économique et réduction des impacts environnementaux. Cette évolution souligne également le potentiel d’une transition énergétique réussie : une croissance économique décarbonée.

Les émissions de GES par secteur restent dominées par quelques grands secteurs économiques. En effet, la fabrication reste le secteur le plus émetteur, représentant environ 22,5 % des émissions totales. Viennent ensuite les ménages (18,4 %) et le secteur des transports et du stockage (16 %). Collectivement, ces trois secteurs représentent près de 57 % des émissions totales de l’économie de l’UE au second trimestre 2025.

Vers une réduction plus profonde des émissions ?

Malgré cette baisse modeste des émissions, les défis restent nombreux. Si l’UE continue sur sa lancée, elle devra encore accentuer ses efforts pour décarboner l’ensemble de son économie, en particulier les secteurs à forte intensité carbone comme l’industrie et les transports. En parallèle, la question des émissions des ménages soulève des enjeux importants en matière de politique publique, notamment en ce qui concerne la rénovation des bâtiments et la promotion de la mobilité durable.

La tendance actuelle de réduction des émissions dans certains secteurs, tout en favorisant la croissance économique, est un signe positif pour les objectifs climatiques européens. Toutefois, la transition énergétique, pour être véritablement durable, devra se traduire par des efforts renforcés à tous les niveaux, notamment au sein des industries et des ménages, afin d’assurer une réduction substantielle des émissions de gaz à effet de serre.

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