Dix ans après l’accord de Paris, la planète à la croisée des chemins

Climat
06/11/2025
14 min

Dix ans après la signature historique de l’accord de Paris, le multilatéralisme climatique vacille. À la veille de la COP 30, qui se tiendra à Belém, au Brésil, le monde se présente plus divisé que jamais : guerres, rivalités énergétiques et tensions Nord-Sud,  climat "bashing" pèsent sur la coopération internationale. Mais la pression scientifique, elle, ne faiblit pas : la décennie écoulée a été la plus chaude jamais enregistrée, plaçant l’humanité face à un mur climatique. La promesse universelle nouée à Paris en 2015 a permis des avancées notables, mais à l'heure de l'urgence climatique, des actions concrètes sont attendues.

 

Par Laura Icart 

Dix ans après la signature de l’accord de Paris, la scène mondiale offre un contraste saisissant : le thermomètre planétaire a atteint + 1,5 °C en 2024, seuil que le traité ambitionnait de ne jamais franchir, tandis que les émissions de CO₂ ont battu un nouveau record à 57,1 milliards de tonnes. Et pourtant, jamais les investissements dans les énergies renouvelables et bas carbone n’ont été aussi massifs : 2 000 milliards de dollars en 2025, soit le double des dépenses consacrées aux combustibles fossiles, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). C’est dans ce contexte paradoxal que s’ouvrira la COP30, le 10 novembre, à Belém. « Il y a un avant et un après-Paris. Nous avons montré qu’il était possible de résister, y compris aux retraits et aux revirements. Ce mouvement est désormais irréversible » a indiqué le président de la République Emmanuel Macron lors du Forum de Paris sur la paix, le 29 octobre.

Une décennie d’espoirs contrariés

« Il y a des preuves de progrès, mais le rythme doit considérablement s’accélérer », résume Anna Pérez Català, climatologue et responsable de recherche sur gouvernance climatique internationale à l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) dans une note publiée en avril 2025. Lors de son adoption en décembre 2015, l’accord de Paris portait l’ambition d’unir 195 États dans une action commune contre le réchauffement planétaire. Il engageait chaque pays à réduire ses émissions de gaz à effet de serre, selon des contributions déterminées au niveau national (CDN), révisables tous les cinq ans. Dix ans plus tard, le bilan est contrasté. Selon une synthèse publiée par la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques...

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