Les principaux points à retenir du Projet de Loi de Finances 2026

Budget
20/10/2025
5 min

Le Projet de Loi de Finances pour 2026 (PLF 2026) s’inscrit dans un contexte économique tendu où la priorité est de maîtriser les finances publiques tout en soutenant la transition écologique. Présenté le 14 octobre au Conseil de ministres, il sera débattu toute cette semaine en Commission des Finances de l’Assemblée nationale. Retour sur les principaux points concernant la transition énergétique et écologique du PLF déposé par le gouvernement Lecornu.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

Le PLF 2026 adopte un discours de rigueur : « Chaque euro dépensé doit désormais être un euro utile à notre avenir collectif », selon les termes gouvernementaux dans le dossier. Cette année, l’accent est mis sur une transition énergétique « plus ciblée » et « une gestion rigoureuse des dépenses » selon le dossier de presse gouvernemental. Le PLF 2025 avait déjà montré que certains sous‑programmes de la mission Écologie, développement et mobilités durables » (EDMD) étaient en forte baisse : par exemple, le programme « Énergie, climat et après‑mines » (programme 174) avait une baisse de 61 % en CP entre 2024 et 2025. Pour 2026, bien que l’enveloppe globale remonte, le financement devient plus complexe : recours accru aux mécanismes comme les CEE, financement par fiscalité affectée, ce qui peut réduire la visibilité et la stabilité des dispositifs pour les bénéficiaires.

+15,6%

Le gouvernement a alloué 22,94 milliards d’euros à la mission EDMD en 2026, soit une augmentation de près de 15,6 % par rapport à l’année précédente. Cette augmentation vise à concilier les objectifs de compétitivité, de résilience sociale et de lutte contre le changement climatique. Le ministre de l’Économie, Roland Lescure, a rappelé que l’ambition du gouvernement est de ramener le déficit public à 4,7 % du PIB en 2026, tout en poursuivant la transition énergétique comme pilier de cette politique budgétaire.

8,4 milliards d’euros pour les EnR

Le soutien aux énergies renouvelables sera maintenu à un niveau élevé avec 8,4 milliards d’euros alloués à ce secteur. Cette hausse est en grande partie due à la baisse des prix de marché de l’électricité, ce qui accroît le différentiel compensé par l’État aux producteurs sous contrat. Le Fonds chaleur dédié aux réseaux de chaleur renouvelable continuera à bénéficier de moyens importants, à hauteur de 800 millions d’euros, et le financement du soutien au biométhane et à la cogénération sera désormais assuré par la fiscalité affectée, afin de limiter l’impact sur la facture des ménages.

Réorientation des aides à la rénovation énergétique

Le gouvernement recentre les aides à la rénovation énergétique via MaPrimeRénov’, qui sera désormais exclusivement orientée vers les logements les plus énergivores, notamment ceux classés DPE F et G.  « Le ciblage plus étroit peut exclure certains publics ou gestes, ce qui pose question de l’équité territoriale ou sociale » explique un acteur de la rénovation. Les plafonds de travaux subventionnables seront abaissés, et certains équipements comme les chaudières biomasse et l’isolation des murs ne seront plus éligibles. Cette modification vise à rendre les dispositifs plus ciblés et efficaces tout en réduisant les risques de fraude. Depuis la fermeture du guichet de demandes en juin 2025, près de 36 millions d’euros de fraudes potentielles ont été évitées.

Un virage vers le ferroviaire et l’électrique

Les transports durables bénéficient d’un budget de 8,9 milliards d’euros en 2026, dont 3 milliards d’euros spécifiquement dédiés à l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF) pour soutenir les infrastructures ferroviaires et les transports collectifs. Une part importante du budget sera également allouée à la modernisation du matériel roulant, avec des projets spécifiques pour le train de nuit. Le gouvernement mise aussi sur l’électrification du parc automobile, avec une révision du bonus écologique et du leasing social, désormais financés par les certificats d’économies d’énergie (CEE).

 Renforcement des aides aux ménages modestes : Le chèque énergie

Pour accompagner les ménages face à la hausse des coûts énergétiques, le gouvernement a prévu une augmentation significative des crédits pour le chèque énergie, qui atteindront 655 millions d’euros en 2026. Plus de 4 millions de ménages bénéficieront de cette aide de manière automatique, et un portail simplifié permettra aux foyers non identifiés de faire une demande en ligne ou par courrier.

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