TotalEnergies promet 7,5 milliards de dollars d’économies

Investissements
29/09/2025
4 min
Les investissements bas-carbone resteront « sélectifs » souligne TotalEnergies à hauteur de 4 milliards de dollars par an, dont la très grand majorité pour la branche « Integrated Power », qui regroupe la chaîne de valeur électrique ©Taljat David / Shutterstock

TotalEnergies affine sa stratégie énergétique en misant « sur une croissance équilibrée entre hydrocarbures et énergies renouvelables ». À l’occasion de sa journée investisseuse, tenue ce lundi à New York, le géant français de l’énergie a dévoilé une feuille de route ambitieuse qui allie une augmentation de sa production globale d’énergie de 4 % par an jusqu’en 2030, tout en réalisant 7,5 milliards de dollars d’économies sur ses investissements et coûts opérationnels entre 2026 et 2030.

Par la rédaction, avec AFP

« Notre stratégie repose sur deux piliers : les hydrocarbures à forte marge – notamment le gaz naturel liquéfié (GNL) – et l’électricité, avec un accent particulier sur l’intégration des chaînes de valeur », a déclaré Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, devant les analystes financiers.

Une croissance annuelle de l’ordre de 3 % jusqu’en 2030

Concrètement, la major prévoit une croissance annuelle moyenne de 3 % de sa production de pétrole et de gaz sur la période 2024-2030, tirée par la mise en production de projets phares aux États-Unis, au Brésil, en Irak ou encore en Ouganda. D’ici 2030, 95 % de cette production est déjà sécurisée, étant soit en opération, soit en cours de développement. Du côté du GNL, segment clé pour la rentabilité future, TotalEnergies anticipe une hausse de plus de 70 % de son cash-flow à horizon 2030 par rapport à 2024, grâce à une croissance des ventes de 50 %. Cette dynamique sera portée par des projets parmi les plus compétitifs du marché mondial, comme Rio Grande LNG aux États-Unis ou NFE et NFS au Qatar.

Un virage électrique affirmé

TotalEnergies continue parallèlement son virage vers les énergies bas carbone, tout en affichant une rigueur budgétaire assumée. Les investissements totaux sont revus à la baisse : environ 16 milliards de dollars prévus en 2026, puis entre 15 et 17 milliards par an sur 2027-2030 — soit 1 milliard de moins par an que les précédentes estimations. Les investissements bas carbone resteront sélectifs, à hauteur de 4 milliards de dollars par an, dont la grande majorité pour la branche « Integrated Power », qui regroupe la chaîne de valeur électrique. Ce segment est appelé à devenir un pilier de rentabilité, avec une production attendue de 100 à 120 TWh par an d’ici 2030, dont 70 % à partir de sources renouvelables, le reste étant couvert par des centrales à gaz flexibles. Selon la direction, « Integrated Power devrait devenir net cash positif dès 2028, avec une rentabilité (Roace) ciblée de 12 % en 2030 ». Ce positionnement électrique, déployé principalement sur les marchés dérégulés (États-Unis, Europe, Brésil), doit permettre à TotalEnergies de « se différencier de ses pairs » et de « renforcer sa résilience face aux cycles pétroliers ».

Réduire l’empreinte carbone sans sacrifier la rentabilité

Malgré les critiques visant la poursuite d’investissements dans les énergies fossiles, TotalEnergies revendique une approche de « transition équilibrée ». L’entreprise s’engage à réduire de 50 % les émissions de gaz à effet de serre (scope 1 et 2 oil and gas) d’ici 2030 par rapport à 2015, et de 80 % ses émissions de méthane par rapport à 2020. Ces efforts, assure la direction, ne se feront pas au détriment des actionnaires. « Nous visons un retour à l’actionnaire de plus de 40 % du cash-flow, quel que soit le prix de l’énergie », a insisté Patrick Pouyanné. En 2025, TotalEnergies prévoit 7,5 milliards de dollars de rachats d’actions, avec un quatrième trimestre fixé à 1,5 milliard. Pour 2026, la guidance oscille entre 0,75 et 1,5 milliard de dollars par trimestre, pour un prix du Brent entre 60 et 70 dollars le baril.

La stratégie financière de TotalEnergies se veut « disciplinée ». Grâce à ses économies prévues et à la montée en puissance de ses projets rentables, le groupe table sur une croissance de son free cash-flow d’environ 10 milliards de dollars à horizon 2030, par rapport à 2024, à environnement de prix constant. « Notre modèle intégré et sélectif est conçu pour générer de la croissance durable tout en garantissant une performance attractive pour nos actionnaires », résume Patrick Pouyanné. En ligne de mire : garantir la croissance du dividende à travers les cycles du marché. TotalEnergies table sur un retour aux actionnaires de plus de 40 % de son flux de trésorerie, « quel que soit le prix de l’énergie ».

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