Gaz renouvelable : un potentiel mondial de defossilisation

Publié le 18/09/2025

3 min

Publié le 18/09/2025

Temps de lecture : 3 min 3 min

La production de biogaz et de biométhane affiche une dynamique de production croissante dans le monde. À travers des investissements records, des partenariats internationaux et un soutien politique croissant, ce secteur émerge comme un acteur important dans la transition énergétique mondiale. D’ici 2040, il pourrait répondre à 25 % de la demande mondiale en gaz naturel, selon l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE). Mais, pour en faire une réalité à l’échelle mondiale, le développement de la production et du cadre réglementaire reste un défi de taille.

Par laura Icart 

Porté par des investissements records et un soutien politique croissant, le biogaz s’impose comme un levier  important de la transition énergétique. Selon l’AIE, il pourrait couvrir jusqu’à 25 % de la demande mondiale en gaz naturel d’ici 2040. Mais les trajectoires de développement varient fortement selon les régions.

Une dynamique mondiale à plusieurs vitesses

L’Europe, en tête, combine ambition climatique et soutien public. En 2023, la production de biogaz y a atteint 234 TWh, soit 7 % de la consommation de gaz de l’UE. L’Italie et la France multiplient les incitations, mais des freins subsistent : complexité réglementaire et manque de reconnaissance du biogaz comme actif stratégique.  L’Amérique du Nord, emmenée par les États-Unis, adopte une approche axée sur l’échelle et la rentabilité. Toutefois, le cadre législatif reste fragmenté, ce qui peut freiner l’harmonisation des pratiques entre les différents États et provinces. Le marché reste toutefois freiné par une législation morcelée. Le Brésil, de son côté, émerge en Amérique latine, misant sur le biogaz agricole. L’Asie, en rattrapage, voit l’Inde et la Chine tirer la croissance. New Delhi investit massivement dans le biogaz rural, tandis que Pékin a augmenté sa capacité de production de 15 % en 2022. Mais l’accès au financement reste un frein hors de ces deux géants.  En Afrique, le développement reste très localisé. L’Égypte intègre le biogaz dans sa stratégie énergétique, avec des projets ruraux décentralisés. Mais les défis techniques et logistiques restent lourds.

Le potentiel de croissance du biogaz et du biométhane est « colossal » selon l’Outlook for Biogases and Biomethane publié par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) en juin, avec un total estimé à près de 1 000 milliards de mètres cubes équivalents méthane (BCME) soit un quart de la demande actuelle de gaz naturel à l’échelle mondiale. Actuellement, si l’Europe et l’Amérique du Nord représentent près de 60 % de la demande mondiale de biogaz, d’ici 2035, ce sont les économies émergentes qui deviennent majoritaires. « La Chine devrait représenter à elle seule 40 % de l’augmentation de la production mondiale d’ici 2035 » note le rapport de l’AIE. Quant à la demande en Inde et au Brésil, elle devrait tripler.