Les financements « climat » se rapprochent de l’objectif des 100 milliards de dollars annuels

Publié le 10/11/2020

4 min

Publié le 10/11/2020

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Le secrétariat de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a publié le 6 novembre sa troisième évaluation sur les financements mobilisés par les pays développés pour l’action climatique dans les pays en développement entre 2013 et 2018. Un financement climatique que l’OCDE évalue à quasi 79 milliards de dollars en 2018 et qui met les pays développés sur une trajectoire positive pour la réalisation de l’objectif fixé en 2009 à Copenhague et concrétisé à Paris en 2015, à savoir la mobilisation annuelle de 100 milliards de dollars de financements à partir de 2020 pour aider les pays en développement à lutter contre le changement climatique et à s’adapter à ses effets.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Ce nouveau décompte réalisé par l’OCDE fait état d’un chiffre 78,9 milliards de dollars de financements totaux fournis (dont 2,1 milliards de dollars de crédits à l’exportation liés au climat) et mobilisés par les pays développés en faveur de l’action climatique dans les pays en développement pour 2018. Des financements en hausse de 11 % par rapport à 2017, portés notamment par les financements d’origine publique qui représentent la quasi-totalité de la somme, à savoir 62,2 milliards de dollars. Si ce montant se rapproche de l’objectif de 100 milliards en 2020, l’OCDE estime toutefois qu’il est nécessaire d’intensifier les efforts, notamment afin de mobiliser davantage les financements privés. La part de ceux-ci « demeure faible » selon l’OCDE. En effet, elle n’a quasi pas progressé entre 2017 et 2018, se stabilisant à 14,6 milliards de dollars.

70 % des financements consacrés à l’atténuation

Même s’il progresse, « le financement était encore inférieur de 20 milliards de dollars à l’objectif de mobiliser 100 milliards par an d’ici à 2020  » a déclaré le secrétaire général de l’OCDE Angel Gurría, qui souligne la nécessité « que les bailleurs de fonds intensifient leurs efforts pour aider les pays en développement » dans un contexte de crise liée à la pandémie Covid-19, « afin de favoriser une croissance économique durable, résiliente et inclusive ». En 2018, les financements climatiques ont été destinés pour 70 % à l’atténuation et pour 21 % à l’adaptation au changement climatique. Les projets d’adaptation restent minoritaires bien qu’en progression (17 % en 2013 et 19 % en 2017). Plus de 50 % ont été utilisés pour des infrastructures économiques, « principalement l’énergie et des transports » indique l’OCDE, le restant a été investi dans l’agriculture et les infrastructures sociales « en particulier l’eau et l’assainissement ». Au cours de la période 2016-18, c’est l’Asie qui a reçu la plus grande partie des financements climatiques (43 %), devant l’Afrique (25 %) et les Amériques (17 %), indique le rapport. Ce sont principalement des pays à revenus intermédiaires qui en ont bénéficié. Sans surprise, dans la répartition des 62,2 milliards par instrument de financement public – prêts (74 %) et dons (20 %) – les pays à faibles revenus ont bénéficié d’une plus forte proportion de dons (42 %), alors que dans le cas des pays à revenus intermédiaires, c’est la part des prêts qui a été la plus importante (88 %).

La France a contribué à hauteur de 6 milliards de dollars

Dans un communiqué commun, les ministres Barbara Pompili, Jean-Yves Le Drian et Bruno Le Maire ont salué la publication du rapport de l’OCDE sur les financements « climat » et ont souhaité réaffirmer « l’engagement de la France pour la finance « climat » internationale ». Notre pays a contribué à hauteur 5,08 milliards d’euros de financements « climat » fournis pour les pays en développement en 2018, dont 1,3 milliard pour l’adaptation. Cette contribution a même augmenté en 2019 puisqu’elle a atteint 5,96 milliards d’euros, dont 1,55 milliard pour l’adaptation. Une augmentation qui suit l’augmentation des financements « climat » de l’UE qui, de 9,6 milliards d’euros investis en 2013, est passé à  21,7 milliards en 2018, puis 23,2 milliards d’euros en 2019.